Paris-New York New York-Paris

Gaspard de Saint-Amand, homme d’affaires français installé à New-York, est le riche propriétaire de la « G Incorporated ». Hautain, imbus de sa personne et de son pouvoir, golden boy influent et désagréable, sa vie s‘écroule le soir de son quarantième anniversaire.
A quelques minutes d’inaugurer la soirée où se pressent les personnalités les plus en vue de la société, son médecin lui apprend qu’il est atteint d’une tumeur incurable au cerveau et qu’il ne lui reste plus que quatre à six mois à vivre.
Confronté a ce que l’argent ne peut acheter, Gaspard décide de revenir sur son passé. Dix ans en arrière pour être précis, de renouer avec son frère et avec Anna qu’il a perdue le jour où, dans un accident de voiture, il a tué son frère qui était son passager.

Par olivier, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Paris-New York New York-Paris

Mais l’histoire n’est pas aussi simple que le résumé pourrait le laisser supposer. Raphaël Drommelschlager nous a concocté un véritable thriller, une histoire à tiroirs où l’on ne sait plus qui manipule qui, qui est responsable de quoi et où sont les bons et les méchants.
Le pouvoir, l’argent, l’amour, la haine sont les moteurs qui agitent les personnages et Raphaël prend plaisir à étourdir et à manipuler le lecteur. De découvertes en rebondissements, les fils de l’intrigue se mêlent et s’entremêlent et lorsque l’on croit enfin avoir démêlé ce nœud de vipères, l’auteur se fait un malin plaisir à retisser une nouvelle trame.
La construction très particulière en triptyque, où l’on découvre l’histoire par le truchement des trois principaux protagonistes est particulièrement inventive et ouvre à chaque fois de nouvelles perspectives sur l’intrigue et les caractères des personnages.
Manipulateurs, manipulés, chacun est l’un ou l’autre en fonction du regard porté par le personnage narrateur et jusqu’au bout de la lecture de ces 108 pages, il est difficile de savoir qui est réellement responsable des événements.
Une sombre histoire de famille et de pouvoir très habilement mise en scène.
Le dessin tout en ligne claire est à l’image de la construction du scénario. Trois chapitres, trois couleurs, bleu, rouge et vert dans un noir et blanc dominant.
Choix risqué d’une construction scénaristique décalée du récit linéaire classique, accompagné d’un dessin à l’esthétisme froid surprenant. Mais choix qui fonctionne parfaitement. Tout est réunit pour maintenir le lecteur en haleine, et même si l’épilogue est un peu prévisible le chemin pour y parvenir est tortueux à souhaits.

Par Olivier, le 4 juin 2009

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