Partir un jour

Alors qu’il aborde la quarantaine, un homme mal dans sa peau et dans son couple n’aspire qu’à une chose, celle de quitter son emploi pour se lancer dans ce projet d’écriture qui lui tient à cœur et qu’il a entamé un an auparavant. Après avoir changé de psy et lever toute contrainte, il entame une nouvelle thérapie lui permettant de mettre à plat toutes ses vicissitudes. En parallèle, il prend l’appui d’un hypno-thérapeute pour l’orienter dans son nouveau parcours. Est-ce que cet homme pourra vaincre tous ses démons et enfin trouver les idées qui siéent pour écrire le roman de sa vie ?

Par phibes, le 17 mai 2021

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Notre avis sur Partir un jour

Après avoir œuvré dans la sphère jeunesse, Manu Boisteau a décidé de se lancer dans un récit plus adulte qui met en évidence un personnage traversant une période creuse, en quête d’un objectif que sa nature semble lui empêcher de réaliser.

Selon une idée que tout un chacun pourra reconnaître facilement à savoir l’envie de tout plaquer afin de rebondir pour monter plus haut, l’auteur (qui a dû connaître ce genre de péripéties) nous introduit dans la psychologie de son personnage. Porté par ses angoisses, celui-ci nous entraîne dans son questionnement incessant, ses doutes et ses quelques nuances d’espoir, le tout appuyé par des échanges colorés avec sa compagne, son psy, son hypno-thérapeute, ses connaissances diverses et son ex-future éditrice.

Sous le couvert d’une lecture bien fluide et linéaire et d’un joli travail sur les dialogues, l’on concèdera que le récit ainsi réalisé peut se révéler concluant dans ses entournures. Entre réalité quotidienne, discussions entre collègues, séances chez les thérapeutes et cauchemars oppressants, syndrome de la page blanche, l’immersion dans cette évocation aura tendance à susciter assurément une certaine compassion vis-à-vis du personnage central en manque d’inspiration. Le pessimisme ambiant qu’elle génère a toutefois l’avantage de ne pas plomber l’histoire et de lui permettre de faire fleurir dans cette réflexion intérieure quelques passages bien cocasses.

Côté dessins, Manu Boisteau fait un travail généreux. Dans une épure soignée et pour le moins moderne, il croque son personnage et son univers avec une très bonne maitrise. Par ailleurs, les moments les plus sombres (représentants les angoisses) sont croqués dans une bonne profondeur fantastique.

Une évocation bien sympathique qui met le doigt sur les difficultés d’assumer ces décisions et de lutter contre sa propre nature.

Par Phibes, le 17 mai 2021

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