Pas de RTT pour la DDE

 
L’auteur de cet ouvrage, Phiip, est un ex-ancien de la DDE qui a un temps rempilé, un "récidiviste" qui a donc pu comparer deux époques. Pour nous, il envoie son personnage Lapin dans les services de cette administration que fut la DDE (aujourd’hui la DDT(M)) en comparant diverses procédures telles qu’elles étaient suivies jadis et telles qu’elles le sont désormais (et jusqu’à la prochaine réorganisation…)

En plus d’être caustique sur des absurdités qu’il pointe du doigt (on sent d’ailleurs, grâce à la récurrence de certains thèmes, quels ont pu être certaines de ses préoccupations professionnelles !), Phiip se régale de nous laisser deviner les grades et les statuts de ses "acteurs" puisque ceux-ci, bien qu’uniformisés sous leurs allures de lapins, sont néanmoins différenciés graphiquement par les couvre-chefs qu’ils portent : le lapin tête nue campant l’agent de base et les autres ayant un chapeau plus ou moins haut selon qu’ils sont plus ou moins importants !

Quelques clichés et autres gags viennent ponctuer des situations qui ne viendraient pas forcément à l’esprit du quidam, Pas de RTT pour la DDE n’étant pas non plus pour autant un simple catalogue ou un exposé exhaustif de tout ce qu’il y aurait à dire, à moquer ou à déplorer sur la bureaucratie des services de l’État. Le quidam dont il est question plus haut se plaira cependant à fourrer son nez dans ces bureaux ou chez ces maires chez qui il est invité à jeter un coup d’œil et une oreille indiscrète. Mais cela dit, la lecture de cette BD parlera plus à ceux "qui en connaissent un rayon" : les étrangers à cet univers de l’administration de la DDE seront en effet sûrement moins amusés que d’autres par ces subtilités qu’ils n’ont pas un jour ou l’autre eux-mêmes expérimentées…

On dit souvent que les lapins se reproduisent vite. Notons alors pour finir que sous le gouvernement du président français en fonction en 2011 (date de publication de cette bande dessinée), les fonctionnaires ont plutôt eu tendance à voir leur "courbe démographique" suivre une évolution inverse… Mais bon, sans vouloir donner dans la politique, on pourra toujours réfléchir à l’état dans lequel seront nos routes lorsque les "lapins" n’auront plus de travail parce qu’on l’aura confié à des boîtes privées qui regarderont plus leurs bénéfices que la qualité des services rendus au public ! A bon entendeur…
 

Par Sylvestre, le 28 mars 2012