PASSAGERS DU VENT (NOUVELLE ÉDITION)
Le bois d'ébène

En route vers Saint Domingue à bord du négrier la "Marie-Caroline", Isa et ses compagnons retrouvent la vie en mer, un long voyage de plusieurs mois qui aiguise les tensions. Mais quand la cargaison d’esclaves décide de se révolter, après avoir récupérer les armes de l’équipage, la situation dégénère et le capitaine, ainsi que son second, sont tués dans la foulée…

Par fredgri, le 4 novembre 2018

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Notre avis sur PASSAGERS DU VENT (NOUVELLE ÉDITION) #5 – Le bois d’ébène

Ce qui me marque, au fur et à mesure que j’avance dans cette série, c’est l’ambiance résolument nonchalante, même quand on est au cœur d’une mutinerie, avec des massacres ou des scènes de viols collectifs… Ce retrait apparent insiste, sans en avoir l’air, sur le fait que cette époque était différente, plus rude, moins embellie que ce qu’on peut avoir aperçu dans les films d’Hollywood, qu’il fallait survivre et composer avec cette culture machiste sans concession et brutale.
Les univers de François Bourgeon sont réalistes et crus, malgré le dessin absolument magnifique, qui gagne en beauté au fil des albums, il est ici question de coller au plus près des évènements, des gens et de cette vérité la plus objective qui soit !
Du coup, la matière même de l’aventure, du récit, passe au travers d’une multitude de scénettes naturalistes qui insistent sur les personnages, leur interaction, avec des portraits réellement très juste et variés !

Ainsi, le travail de Bourgeon est autant historique que narratif, et j’aurais même tendance à me dire qu’il semble bien plus intéressé par ce corpus documentaire qu’il se plait à tordre, à presser pour en extraire la moindre goutte.
Toutefois, dans ce nouvel album, l’artiste minimise ses références et se concentre bien plus sur l’évolution de son histoire qui est décidément passionnante d’un bout à l’autre. On découvre comment la tension grimpe petit à petit, comment les humeurs s’échauffent, tandis que les esclaves se glissent vers les armes et préparent leur révolte. Mais la violence n’est pas seulement dans les coups portés, dans les armes et le sang, on la voit déjà dans les mots et le comportement machiste de ces marins qui ne se laissent pas marcher dessus pas des femmes, qui sont bien décidés à profiter eux aussi de la situation…

Le premier "cycle" de la série s’achève donc avec ce volume, il faudra attendre 15 ans pour voir la série continuer… En attendant, il créa ses deux autres séries maitresses "Les Compagnons du crépuscule" et "Le Cycle de Cyan", pour notre plus grand plaisir !

Si vous n’avez, jusque là, jamais eu l’occasion de lire ces albums, je vous les conseille vivement !

Par FredGri, le 4 novembre 2018

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