Pastorius Grant

Pour son arrivée dans le catalogue Dargaud, Marion Mousse nous propose un troublant western, en couleur directe qui installe des ambiances particulièrement intéressantes, tout en insistant sur le côté grotesque de cet univers bourré de gueules cassées, de pointes d’étrangeté, comme cette fillette et son cochon apprivoisé, tout en respectant parfaitement les codes du genre.

On a vraiment le sentiment de glisser dans une sorte de western façon les frères Cohen, ou tout s’enchaîne parfaitement, tout en donnant la fausse impression d’un joyeux bric-à-brac. Malgré tout, le scénario est extrêmement bien mené, avec de nombreux rebondissements et des caractérisations très bien brossées. On se prend au jeu de l’histoire, des situations surprenantes qui font qu’à un moment on ne sait vraiment pas ou l’autrice va nous mener la page suivante.
Je n’ai, pour ma part, pas lâché ce récit captivant qui se lit d’une traite. On s’immerge complètement dans l’histoire, tout en admirant la beauté des planches.

Car, en effet, l’une des très grandes forces de cet album c’est le parti pris graphique très saturé et les atmosphères qui en résultent. On s’attarde régulièrement sur des cases, sur des expressions, sur des cadrages, sur la façon qu’a Marion Mousse de gérer les expressions de ses personnages, comme l’usure qui englobe de plus en plus le vieux Pastorius…

Cet album est une vraie surprise que je vous conseille vivement de ne pas laisser passer.

Par FredGri, le 23 mai 2024