PAX ELFICA
L’auberge de l’Epée

Après avoir stoppé l’invasion des armées du Nécromant, les Elfes se sont installés à Brenhaven et ont instauré la Pax Elfica de manière à cadrer tout débordement dans la cité humaine. Revenant d’une quête éprouvante, quatre individus s’arrêtent à l’auberge de l’Epée pour se restaurer. Leurs exactions sont vite réprimandées par Klaus, le tenancier de l’établissement et Buorn, son homme de main. Elles attirent l’attention de la garde elfe commandée par Tharivel qui, dans sa magnanimité, temporise sur l’infraction commise lors du couvre-feu et embarque les fauteurs de trouble dans un chariot rempli d’enfants. A son départ, ils sont suivis discrètement par le renégat dénommé La Flèche qui n’est autre que Tano, le fils de Klaus. Celui-ci découvre, au cœur de la Sylve, que les elfes pratiquent des rites d’enfaytement sur les enfants humains. Surpris, il se voit en contact avec une graine maléfique qui commence à prendre racine dans son corps. Comment pouvoir empêcher cette hybridation ? Est-ce que le druide terroriste, le Roi-Cerf, pourrait faire quelque chose pour lui ? Pour le savoir, Klaus, qui a découvert son fils inanimé chez lui, envoie Morrigan la naine et Buorn, son bras musclé, à la rencontre de leur sauveur potentiel…

Par phibes, le 21 juillet 2024

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Notre avis sur PAX ELFICA #1 – L’auberge de l’Epée

Pax Elfica est à l’origine un jeu de rôle créé en 2020 par Claude Guéant sous le label XII Singes et qui, à plusieurs reprises, a été primé. Alors qu’est sorti en mars de cette année le livre Pax Elfica Le Lanternier réalisé par Pierre Grimbert sous l’égide des éditions ‎Mnemos, Cédric Mayen et Pietrantonio Bruno remettent à l’honneur cet univers médiévalo-fantasy cette fois-ci dans le format bande dessinée, soutenus en cela par la maison Le Lombard.

Cette occasion permet au lecteur de s’immerger dans cet univers dans lequel se côtoient humains, elfes, nains et créatures imaginaires, inspirée par la créativité tolkienne. On y découvre une cité pour la moins tourmentée, subissant le joug d’une caste elfique, instaurant une autorité implacable sur la population humaine et sur les étrangers qui la visitent. Pareillement, on y apprend que la cité en question, Brenhaven, a été la proie d’une invasion perpétrée par un nécromant et qu’elle n’a pu être sauvée que grâce à l’intervention des elfes. A partir de ces bases, Cédric Mayen entame son aventure qui va être animée par un tavernier, Klaus, et les personnes qui l’entourent (son fils Tano/la Flèche – justicier masqué, la naine Morrigan, le massif Buorne, le cuisto Ulrich et la statue Rosa), et également une graine magique qui va lancer l’intrigue.

Ce premier volet bénéficie d’un réel attrait car, dès le départ, il nous immerge dans un contexte étouffant, dû évidemment au totalitarisme ambiant et au mystère que chaque personnage entretient sournoisement (en bon ou en mauvais). Les vicissitudes de Tano génèrent des rencontres surprenantes (ce monde est magique rappelons-le) et suscitent des découvertes qui font profitablement impression (l’enfaytement en est une majeure, la nécromancie en est une autre…). Il ne fait aucun doute que le scénariste gère les situations avec une réelle efficacité et trouve le moyen, dans la finalité de son premier volet, de poser bien des questions et dont les réponses fleuriront dans le prochain opus.

Pour sa première participation dans une BD destinée au public français, Pietrantonio Bruno peut se vanter de faire sensation. En effet, son trait se veut des plus esthétiques et dénote de fait une belle maturité graphique qu’il a su travailler au fil de ses productions sur le marché italien (chez Alieni, Editoriale Cosmo, Sergio Bonelli Editore…). Ce tome mis en relief par le coloriste averti Axel Gonzalbo lui permet de mettre en avant un imaginaire dynamique à la sauce médiévale riche en personnages atypiques et en mutations inquiétantes. Par ailleurs, l’artiste démontre une réelle aisance à peaufiner ses perspectives dans des plans audacieux qui donnent une réelle force à l’ensemble.

Un premier volet alléchant d’une aventure elfique inquiétante dont on espère vivement des éclaircissements dans le prochain tome.

Par Phibes, le 21 juillet 2024

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