Peindre avec les lions

Des millions d’années en arrière, pendant la préhistoire, la petite Ellé nait dans la tribu des Cornus. Très tôt elle commence à montrer une certaine appétence pour le dessin, pour les histoires qui se transmettent au fil du temps. Enfant, elle commence d’ailleurs à avoir des visions, hantée par les animaux des légendes qu’elle a entendu qui lui parlent. A son dixième Hiver, alors que son père vient de mourir, elle est emmenée à la rencontre des maîtres des gestes et des fables pour devenir une de leur disciples. C’est le début d’une nouvelle vie pour la jeune fille qui doit ainsi laisser derrière elle sa famille et ses amis, elle devient alors Alté la hibou… Avec le temps, elle va se forger une sérieuse réputation, nourrie par la qualité des contes qu’elle transmet, de ses dessins… Elle n’est plus une enfant, c’est son histoire…

Par fredgri, le 6 février 2024

Publicité

Notre avis sur Peindre avec les lions

Peindre avec les lions est avant tout un magnifique album, tant sur le plan graphique ou Anna Conzatti nous régale au fil des pages, que sur le plan du scénario ou Fabien Grolleau nous envoute avec l’histoire de cette jeune fille qui grandit sous nos yeux, qui nous attendrit, nous captive, qui nous parle de sa vie depuis sa naissance.
En refermant la dernière page, on garde ce sentiment d’être retourné des millions d’années en arrière, d’avoir frôler ce qu’a pu être l’existence d’une tribu de chasseurs-cueilleurs, en écoutant les contes qu’ils se racontent, en les regardant rire, danser, se chamailler, en observant discrètement cette petite fille, son sourire, son étonnement devant la vie qui l’entoure, avec ses parents, ses amis…

Fabien Grolleau se concentre donc sur son héroïne, tout en tentant de mieux comprendre cette lointaine période, encore assez mystérieuse pour nous. Il imagine un quotidien fait de chasse, de moments partagés à voyager en suivant les saisons, à s’installer dans des grottes, des plaines… Et même quand Ellé devient plus grande, même quand se dessine sa destinée, il n’est pas question d’une grande histoire, ni même d’exploits exceptionnels, juste d’un flux régulier qui nous emporte par le cœur dans un récit très immersif. On s’attache à cette enfant, à cette ado, à cette jeune fille qui s’épanouit, découvrant la richesse de ce qui l’entoure, mais aussi de l’immatériel, avec ces dieux qui marchent près des humains.
L’écriture est douce et toute en finesse, accompagné par un dessin qui suit le même mouvement lent et précieux. On ne peut que tomber sous le charme de cet album qui se savoure tranquillement. Le conte d’un temps passé ou l’histoire se transmet avec une craie sur une paroi rocheuse ou sur l’écorce d’un arbre. Les animaux dansent, les exploits de grands chasseurs viennent alors rejoindre la légende de la grande ourse tandis qu’une voix chuchote l’origine du monde.

Je ne saurais donc assez vous conseiller de vous laisser prendre aux charme de ce très bel album qui saura vous parler d’une histoire d’avant l’Histoire.

Par FredGri, le 6 février 2024

Publicité