Peleliu Gaiden
Volume 1

Peleliu. Ou comment cette petite île paradisiaque de l’Océan Pacifique, près des Philippines, s’est transformée en enfer pour ses habitants comme pour les soldats japonais et américains. Ceux qui ont vécu cette bataille en sortiront marqués à jamais.

Par legoffe, le 24 février 2024

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Notre avis sur Peleliu Gaiden #1 – Volume 1

Après sa série principale, Peleliu, Guernica of Paradise, Kazyuyoshi Takeda a eu envie de revenir sur certains moments de cette longue bataille, sur le destin de personnages croisés dans le manga pendant et après la guerre. Il en résulte ce bouleversant Peleliu Gaiden, prévu en cinq volumes.

Ce premier tome contient quatre histoires. Il y a d’abord celle mettant en avant Yoshiki, un soldat qui garde ses principes au milieu d’un paysage cauchemardesque, mais qui se voit confronté aux pires abominations, jusqu’à la mutilation des morts, pour terroriser l’ennemi. 

Le livre évoque également le débarquement sur l’île vu par un soldat américain, offrant un autre regard sur la bataille que celui du tome 1 de la série principale. L’auteur annonce déjà que d’autres épisodes seront développés du point de vue des Alliés, ce qui est une bonne idée.

Moment de trêve, ensuite, avec l’histoire de Tamaru et de Mitsuko, après la guerre. Un récit court, tout en nuance et en pudeur. 

Le tragique fait son retour, enfin, à travers l’histoire d’un couple d’habitants de l’île, qui vont, avec tous les autres villageois, voir leur paradis transformé en lieu de cauchemar. Takeda a voulu rappeler le sort des autochtones, pris dans un conflit qui les dépassait, d’autant qu’ils n’étaient gouvernés par le Japon que depuis 30 ans. 

Cette bande dessinée ravira les amateurs de la série, qui pourront trouver ici des éléments complémentaires à l’aventure qu’ils ont suivie. Mais ce manga saura aussi toucher ceux qui n’ont pas lu les précédents opus car il s’agit d’histoires courtes, autonomes, qui rendent hommage à toutes les victimes de conflits, quels que soient les camps dans lesquelles elles se trouvaient. 

Toute l’horreur de la guerre est retranscrite dans ces pages. Certes, le dessin naïf et enfantin de Takeda permet de rendre certaines scènes un peu moins difficiles à affronter du regard. Mais son propos n’en perd pas pour autant de sa puissance. Le lecteur prend toute la mesure de ce que ces gens ont vécu pour un bout de terre qui s’avèrera finalement bien moins stratégique que ne le laissaient croire certains généraux. Ce fut pourtant une des batailles les plus sanglantes de la Guerre du Pacifique…

Par Legoffe, le 24 février 2024

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