PEPE
Volume 3

José "Pepe" Gonzales se retrouve donc superstar aux États Unis en dessinant Vampirella pour Warren. Cependant, une fois le succès à sa porte il se désintéresse de la jolie vampire et traine des pieds pour fournir ses épisodes et autres couvertures… Ce qui fait que progressivement son studio et l’éditeur américain commencent à s’impatienter, ne supportant qu’assez peu les frasques et la désinvolture de l’artiste qui finissent par causer l’arrêt du titre…

Par fredgri, le 23 janvier 2015

Notre avis sur PEPE #3 – Volume 3

Ce troisième volume présente donc la période ou Pepe devient une star internationale, ou son nom est sur toutes les lèvres… On parle de lui sur Vampirella, on veut lancer un film ou il devrait faire l’affiche et toutes les illustrations pour la communication… Beaucoup d’espoir, d’attente et la promesse d’une carrière prestigieuse… Pour autant qu’il veuille jouer le jeu bien sur !
Car c’est en effet le soucis avec cet artiste, cette faculté à se désintéresser très vite du moindre projet alors qu’il reste l’un des dessinateurs les plus doués de sa génération !

Plus on avance plus on découvre un homme qui manque de constance, d’implication, qui prend tout avec désinvolture, voir même avec légèreté, malgré les enjeux économiques, malgré les espoirs de voir de nouvelles planches toutes aussi prestigieuses.
Petit à petit, ce portrait qui insiste bien sur ces désagréments, quitte à revenir encore et encore sur les éternels retards, sur ce côté "je m’en foutiste", en vient presque à rendre l’artiste fade et inconsistant, c’est étrange.
Car ici, Gimenez insiste bien plus sur l’homme et ses travers que sur l’artiste lui même. On ne voit pas la moindre repro de ses œuvres, son travail n’apparait que comme une sorte d’activité annexe, derrière les sorties, les soirées à picoler ou à se travestir… Et c’est ce que l’on finit par retenir, qu’éventuellement cet artiste préfère largement faire la fête que bosser sur sa planche…

Mais en substance on se dit aussi que ce portrait met en avant une personnalité qui se cherche, qui veut tenter de multiples pistes et qu’en fin de compte le dessin n’est qu’une piste parmi les autres, un moyen de se sociabiliser, de se mettre en avant, bien plus que pour gagner des millions ! Le truc c’est que Gonzales perd en charisme, il n’en ressort pas comme quelqu’un de sympathique avec qui il doit être facile de monter des projets, malgré la virtuosité de son dessin.
Et de ce point de vue là c’est intéressant, car le travail de Gimenez n’est pas bassement subjectif ! Certes il vénère le modèle qu’il nous présente, mais il lui reconnait des attitudes pas toujours très louables, oui il admire l’artiste, mais il constate une habitude récurrente à vouloir flinguer sa carrière…

Une série qui a au moins le mérite de dépeindre une époque et une histoire éditoriale assez peu connue en fin de compte. On aurait apprécié retrouver des reproductions en fin de volume, histoire d’agrémenter les turpitudes de Gonzales, mais tant pis !

Par FredGri, le 23 janvier 2015

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