Peter Pan de Kensington

Avant d’être le personnage connu de tous, virevoltant dans les airs, entraînant Wendy et ses frères vers le Pays Imaginaire, Peter Pan Apparut l’espace de quelques chapitres dans un précédent livre de James Matthew Barrie « Le petit oiseau blanc ». Il rencontrait alors la petite Maimie Mannering, perdue dans les jardins de Kensington. Et bien qu’il aimerait la garder auprès de lui pour jouer ou simplement lui tenir compagnie, il accepte de l’aider à retrouver le chemin de chez elle…

Par fredgri, le 28 août 2024

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Notre avis sur Peter Pan de Kensington

Aujourd’hui, on connait tous le personnage de Peter Pan, décliné à tout va, que ce soit en dessin animé, en film, en livres et bien évidemment en bande dessinée, on a tous suivi les péripéties de cet étrange personnage aux traits d’ado capricieux qui, un jour, emmène la jeune Wendy Darling et ses deux frères au Pays Imaginaire ou ils vont rencontrer fées, sirènes et pirates, dont le fameux Capitaine Crochet. Cependant, bien avant cette version, avait déjà introduit le personnage dans un premier roman paru en 1902, The Little White Bird (Le petit oiseau blanc). Il évoque, le temps de 6 chapitres, un jeune garçon qui n’est ni enfant, ni oiseau, un entre-deux… une ombre… le souvenir d’un petit enfant décédé, qui refuse de disparaître. Conscient du potentiel qui se dégage de ce Peter, l’écrivain lui donne un peu plus de profondeur dans une pièce de théâtre, en 1904, Peter Pan : or, The Boy Who Wouldn’t Grow Up (Peter Pan, ou le garçon qui ne voulait pas grandir), et c’est finalement à travers le roman Peter and Wendy (Peter Pan), en 1908, qu’il revisite l’univers et la personnalité de son jeune héros.

José Luis Munuera revient donc aux sources du personnage, à l’essence onirique qui constitue le jeune garçon. Il adapte assez librement le texte original, rajoutant une structure narrative plus cohérente qui permet assez habilement de suggérer le lien vers ce qui suivra. On est alors entraîné dans un récit plutôt haletant, en marge des schémas scénaristiques proposés jusque-là par tous ceux qui se sont intéressés à cet univers. Il n’est donc pas question d’entraîner la jeune Maimie loin derrière les nuages, l’idée est concentrée sur une sorte de métaphore narrative ou une jeune enfant, perdue dans un parc, rêve de rencontrer tout un peuple en compagnie d’un garçon qui vole, libre de toute contrainte, ne pensant qu’à jouer. Munuera rajoute un regard sur l’époque victorienne à travers la reine de fées et de sa court, tout en brassant tout un bestiaire de la nuit, ses dangers, ses refuges, ses règles.
Dans cette histoire, Peter erre dans les jardins de Kensington, où il rencontre la petite Maimie Mannering, perdu, loin de son père. La fillette demande à cet étrange garçon sauvage de l’aider à rentrer chez elle. Bon, le garçon est joueur, et pour lui le retour de Maimie n’est en rien une priorité, il veut la garder avec lui pour jouer. Elle réussit malgré tout à obtenir de la reine des fées la promesse de pouvoir revenir chez elle si elle parvient à retrouver un mystérieux dé à coudre, caché quelque part dans le parc. A partir de là, poursuivis par d’inquiétantes ombres qui veulent la capturer, obligés de résoudre une énigme qui doit leur révéler l’emplacement du dé, Maimie et Peter doivent se dépêcher, car ils n’ont que la nuit devant eux… Ils se lancent dans une aventure pleine de rebondissements qui leur donne l’occasion de croiser le peuple nocturne et fantasmagorique du parc.

Munuera évite les effets trop faciles grâce à une écriture assez subtile. Il livre ici un magnifique album au langage universel qui plaira aux lecteurs de tout âge, par ses atmosphères à la fois foisonnantes, très enlevées, presque irréelles. On tombe sous le charme de ces planches dès la première case.

Un très bel album qui fait rêver, et qui donne envie de replonger dans le livre de J. M. Barrie.

Une magnifique surprise, très conseillée.

Par FredGri, le 28 août 2024

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