PETIT JOURNAL D'UN GROS FRAGILE

Jonathan a décidé de réaliser un album sur les souvenirs qu’il a de sa prime jeunesse. Pour cela, il est remonté jusqu’en 1987, date de son premier souvenir alors qu’il n’avait que trois ans. Pendant plus de 50 pages, son appel à la mémoire lui permet de s’épancher sur de nombreux moments de sa tendre enfance et ce, jusqu’à ses 11 printemps.

Par phibes, le 4 octobre 2023

Lire les premières pages de PETIT JOURNAL D’UN GROS FRAGILE

Publicité

Notre avis sur PETIT JOURNAL D’UN GROS FRAGILE

Plutôt enclin à se mouvoir dans des récits acides voire volontairement absurdes (Un léger bruit dans le moteur, Les dormants, Godman, Mauvaises mines…), Jonathan Munoz vient ici tordre le cou à son univers de prédilection pour faire une évocation beaucoup plus tendre. En effet, tout restant sous la bannière de la Maison Fluide Glacial, l’auteur se prend à verser dans l’autobiographique et à narrer ses plus jeunes années dans la période allant de trois à onze ans.

Employant un chapitrage chronologique et usant d’un humour doucereux, l’artiste nous livre ses souvenirs sous la forme d’un journal intime composé de strips d’une à deux planches. Force est de constater que l’on se prend au jeu car rares sont les situations évoquées que l’on n’a pas vécues personnellement. La tonalité ambiante mise en avant qui suscite un brin de nostalgie se veut évidemment assez puérile mais a l’avantage d’être épaulée par des gags à la thématique et à la finalité humoristique pour certains bien trouvées.

Graphiquement, le travail reste de bonne qualité. Jonathan Munoz se sert avec efficacité d’un semi-réalisme qui transpire une réelle sensibilité. Les émotions sont effectivement au rendez-vous surtout lorsque les situations ne sont pas sans rappeler notre vécu. On y perçoit également de la cocasserie grâce à un jeu d’expressions ou gestuelles bien réglé. Le tout est relevé par une colorisation subtile signée Anne-Claire Thibaut-Jouvray.

Un album personnel à la fois sensible et rigolo qui pourrait générer un nouveau florilège de souvenirs plus récents.

Par Phibes, le 3 octobre 2023

Publicité