PETITE BEDETHEQUE DES SAVOIRS (LA)
L'adolescence

 
La voix qui mue, le sentiment d’invincibilité, les boutons d’acné et les appareils dentaires, les transformations du corps, les idées à la con, l’esprit de clan, les différences entre filles et gars… L’adolescent est un être en pleine mutation, en pleine évolution… Comme les Pokemon ! Tout un poème, abordé ici par un pro du sujet. Peut-être trop pro, d’ailleurs…
 

Par sylvestre, le 15 mai 2018

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Notre avis sur PETITE BEDETHEQUE DES SAVOIRS (LA) #21 – L’adolescence

 
En fait, tout est question de point de vue… L’adolescence vue par les adultes, c’est une période galère, des gamins difficiles à gérer et qui font tout pour vous faire suer. Vue par les ados, c’est au contraire une période où l’on grandit, où l’on s’affirme, où l’on se construit…

Il est clair que s’affirmer en voulant ressembler aux autres (pour résumer), ça fait rire les adultes sous cape. C’est vrai aussi que se construire, si c’est à coups de jeux vidéo débiles, c’est pas le top. Mais… Et alors ? N’y a-t-il pas un âge pour tout, y compris pour les expériences et pour la bêtise ? Les adultes ne furent-ils pas des ados eux aussi, avant de "passer à autre chose" ? Demandez à n’importe qui : les expériences qu’il ou elle a faites et que vous jugeriez inintéressantes seront sûrement dans ses souvenirs des étapes importantes ! Et c’est pareil pour tout le monde, c’est bien normal !

Dans ce tome 21 de La petite bédéthèque des savoirs, le problème, c’est qu’on a du mal à savoir si le discours de l’auteur David Le Breton est un discours factuel, analytique, ou s’il n’est pas le discours de quelqu’un qui a oublié qu’il a été ado ou qui est frustré de n’avoir pas pu, comme d’autres, à l’adolescence, accéder à telle ou telle expérience et qui se cache désormais derrière son statut d’adulte pour rendre des coups. Dans son propos, il partira en effet souvent du principe que l’ado est un bête mouton et qu’il n’agit jamais de manière personnelle. Il donnera plutôt des exemples dévalorisant les jeunes et sera en cela aidé par le dessin caricatural de Pochep. On ne sent jamais le contre-exemple où l’adolescent est reconnu, encouragé, applaudi. Sur un autre point, on pourra dire que son texte est très théorique, très rigide, qu’il n’a pas été écrit pour être lu par des adolescents qui n’ont pas le même recul critique que lui.

Et c’est dommage parce que dans son pitch, l’éditeur parle de cet ouvrage comme d’un livre qui "revient sur ce qui caractérise l’adolescence dans notre société en perpétuel mouvement". Or, justement, on a l’impression qu’il est écrit par quelqu’un qui ne voit pas que le monde bouge ; ou qui déplore que le monde n’évolue pas comme il le souhaiterait lui !

La lecture, bien qu’elle soit loin d’être inintéressante, est ainsi rendue pénible par ce côté "à charge" (et à un autre niveau par des illustrations redondantes). L’adolescence n’est donc pas une lecture recommandée pour qui voudrait aborder le sujet de manière cool. Mais un ouvrage encyclopédique avec des définitions, des observations et des jugements qui laissent peu de place à l’émotion ou au droit de réponse des principaux intéressés.
 

Par Sylvestre, le 15 mai 2018

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