PETITE BEDETHEQUE DES SAVOIRS (LA)
Le nouvel Hollywood

 
Zoom, mise au point, travelings et arrêts sur images sur cette période de l’histoire du cinéma s’étalant de 1967 à 1980 et qu’on appelle, chez les cinéphiles, le "Nouvel Hollywood". Rétrospective et analyse d’un cinéma américain post-classique, "politisé" et pionnier en son genre, illustrées en bandes dessinées par de nombreuses références cultes…
 

Par sylvestre, le 18 septembre 2016

Publicité

Notre avis sur PETITE BEDETHEQUE DES SAVOIRS (LA) #7 – Le nouvel Hollywood

 
Jean-Baptiste Thoret est un spécialiste français du cinéma américain des années 70 et c’est lui qui nous aide, dans cet ouvrage, à y voir plus clair sur cette période – pour lui – de prédilection. De Easy rider à Apocalypse now en passant par Bonnie and Clyde et Harold et Maude, cette "plus-que-décennie" (de 1967 à 1980) est passée au peigne fin. L’analyse de l’auteur met en lumière que si révolution il y a eu à Hollywood, c’est à cause de différents facteurs : le côté poussiéreux des productions des années 60, la guerre du Vietnam et les réactions qu’elle a fait naître aux États-Unis (notamment dans les studios) et au-delà dans le monde, ou encore cette vidéo amateur de 26 secondes qu’on doit à un certain Abraham Zapruder et qui nous a rendu témoins a posteriori de l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy…

En présentant les films par leur contenu, par leurs acteurs ou par leur contexte, en citant des producteurs et des réalisateurs (un des pouvoirs de la BD, c’est de donner la parole à des gens comme s’ils étaient à côté de nous !), en analysant ou en critiquant des contenus ou des anecdotes "d’en coulisses", Jean-Baptiste Thoret se veut non pas exhaustif mais super représentatif. Ses textes sont ainsi denses, et on perçoit que le spécialiste qu’il est veut nous en apprendre un maximum en peu de temps.

C’est Brüno (Tyler Cross pour ne citer que celui-là) qui met en images l’exposé du conteur et qui met même parfois en scène ce dernier dans son rôle de conférencier. Tout cela avec ce style graphique si particulier qu’on lui connaît : simple, gras, typé et rehaussé de couleurs qu’on pourrait trouver bizarres (ici, c’est un orange ocré qui vient relever le noir-et-blanc). Mais avec cette originalité, cette fois : la plupart du temps, il reprend des visuels connus des films cités. Logique, en même temps ! On avance un peu avec l’impression de "connaître", voilà qui nous permet de nous concentrer encore plus sur le texte.

Le tout fait une lecture très intéressante ; qui parlera quand même sans doute plus à certaines générations qu’aux plus jeunes. Une lecture qu’on dévore malgré sa densité, curieux qu’on est de voir citées et reproduites en dessins, page après page, les oeuvres cinématographiques que l’on (re)connaît – ou pas.

Essai culturel par excellence, Le nouvel Hollywood est de ces ouvrages qui incitent à aller chercher plus d’informations encore sur le sujet après qu’on a lu la dernière page. Il y a bien sûr moult autres livres à lire sur le sujet, mais s’agissant de cinéma, il y a aussi les films eux-mêmes. Ce qui posera la question à ceux qui ont apprécié cette lecture : "Alors, ce soir, lecture ou film ?!"
 

Par Sylvestre, le 18 septembre 2016

Publicité