PETITE GRANDE

Lire une BD traitant d’abus sexuel, il semble y avoir plus exaltant à faire après sa journée de parents… Et pourtant !

Bien que le sujet de fond ne soit pas léger, la BD se lit avec douceur. On est embarqué avec l’autrice depuis son enfance à sa vie actuelle, on dévore les pages les unes après les autres sans pouvoir décrocher.

Malgré un thème sombre et des images en noir et blanc, j’ai trouvé ce livre curieusement lumineux. Bien sûr, il aborde la noirceur de l’âme humaine : comment un instituteur peut abuser de ses élèves, comment une institution peut fermer les yeux voir défendre le coupable, comment certains préfèrent rejeter le discours des victimes plutôt que l’accueillir. A travers son histoire, Lauriane Chapeau montre aussi à quel point un drame survenant pendant l’enfance peut avoir une incidence sur toute la vie qui suit, qu’il est impossible d’en guérir vraiment. Mais l’autrice réussit le tour de force de parsemer son livre d’amour : tout au long des pages on sent la bienveillance de la famille, l’accompagnement des proches et à quel point les enfants peuvent faire preuve de résilience. Malgré tout, la vie continue, et elle reste belle.

Cette BD se lit d’une traite. Elle tire au lecteur/lectrice tour à tour larmes et sourires. Elle fait réfléchir aussi, et pourquoi pas donne des pistes pour mieux comprendre et réagir si on assiste à un pareil drame.

Allez y, ne vous laissez pas impressionner par le sujet, l’émotion est au rendez vous.

Par Maude, le 22 septembre 2024