Petite histoire d'une leucémie

 
Elle était trentenaire, mais elle disait "pour rire" qu’elle avait un corps de vieille ! Catherine avait en effet tout le temps mal au dos, aux épaules ou aux jambes, mais elle mettait ça sur le compte du stress et de la fatigue. Jusqu’à ce qu’elle apprenne qu’en réalité, elle avait une leucémie !

Quand on lui a dit ça, ce fut un choc terrible pour elle et pour ses proches. Et c’est dans la foulée que s’est ouverte une "parenthèse" dans sa vraie vie : plusieurs semaines d’hôpital pour recevoir un traitement à base – entre autres – de chimiothérapie…
 

Par sylvestre, le 11 octobre 2019

Notre avis sur Petite histoire d’une leucémie

 
On apprend des tas de trucs, dans cette bande dessinée. Comme par exemple que les blastes sont des cellules "immatures" qui, quand elles colonisent le sang, chassent l’utile population des globules et des plaquettes… Dans cette autobiographie, ces blastes sont trop rigolos : ils sont représentés un peu comme des "Bob Razowsky" (des boules vertes sur pattes ; mais avec 2 yeux, cette fois) qui ont une tétine dans la bouche ! Trop chou !!! Sauf que là, on n’est pas dans Il était une fois l’Homme… Et que si l’autrice a appris ce qu’étaient les blastes et choisit de nous en parler, c’est accessoirement parce qu’elle en était farcie parce qu’elle avait une leucémie. Argh ! Et là, ça ne fait plus rire du tout !

Sacrée épreuve qu’elle a connue là, Catherine Pioli ! Mais épreuve qu’elle nous raconte avec recul et philosophie en nous détaillant avec humour son lourd parcours médical et ses humeurs. Au fil des pages, on suit son quotidien : visites médicales, prises de médicaments, effets secondaires, évolution de son corps, rapports entretenus avec ses proches, moments d’espoir, moments de doute…

L’hôpital est un univers à part et avoir une "guide personnelle" pour nous y emmener, c’est intéressant, voire rassurant. Globules et conséquences est donc à ce titre une lecture pleine d’enseignements et propice à nous faire relativiser.

Le rythme et le ton de la narration, renforcés par le côté moderne du dessin, font de cette BD un témoignage qui rend léger ce qui en réalité est très dur. Cet entrain, cette manière d’aborder le sujet, cet humour que déploie Catherine Pioli : tout la rapproche de nous et nous y attache. Au point que lorsqu’on apprend (brutalement) qu’elle est décédée, on n’y croit tout d’abord pas ! C’est sous le choc qu’on reste et d’un seul coup, c’est "autrement" qu’on tient, qu’on regarde et qu’on accueille ce livre qu’on a dans les mains.

Ce sont les dernières choses qu’elle a vécues, les dernières choses qu’elle a dessinées… Catherine Pioli n’est plus. Elle nous laisse seuls avec cet ultime chapitre de sa vie qu’elle a partagé avec nous. Paix à ton âme, l’artiste.
 

Par Sylvestre, le 11 octobre 2019

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