PETITS BONHEURS
Tome 2

Durant l’été de 1944, alors que les armées alliées ont commencé à investir le pays, le village de Penne d’Agenais vit encore sous la pression allemande. Cette présence douloureuse n’est pas pour égayer la bourgade qui voit sa population réagir différemment au regard de l’occupant. Entre les personnes qui entretiennent des courants de sympathie avec celui-ci et celles qui sont obligées de se terrer pour éviter d’être réprimées, il existe une autre catégorie comme le petit Rémi qui se doit de composer avec cette ambiance pesante. Mais la guerre n’est pas un jeu et la moindre incartade ou décision indélicate peut prendre des proportions radicalement tragiques.

 

Par phibes, le 21 février 2012

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Notre avis sur PETITS BONHEURS #2 – Tome 2

Quelques deux ans après la sortie du premier volet de son diptyque, H Tonton revient en ce mois de février pour clore les péripéties subies par le village du Département du Lot-et-Garonne. On retrouve donc Rémy, le petit garçon qui nous a fait vibrer précédemment et qui se veut être le témoin d’évènements troubles qui entourent Penne d’Agenais sous l’occupation.

Cette seconde partie nous permet donc de retrouver les ambiances mêlées de ruralité et de guerre auxquelles l’auteur nous avait précédemment préparé. Une fois de plus, ce dernier use d’un ton que l’on peut considérer de simple, doucereux, qui sied particulièrement à la personnalité de son jeune héros. Si le bucolique est encore ici à son avantage, il n’en demeure pas moins que la gravité est de mise car, même en ce village reculé, le conflit mondial a trouvé sa place (entre la milice, les allemands, les collabos et les maquisards). Et de fait, les actes les plus anodins peuvent réveiller des actions les plus dures. Rémy est là justement pour nous en démontrer les travers.

H. Tonton gère donc sa fin d’aventure avec soin et également avec tendresse, et nous intéresse à son intrigue liée au détournement d’armes dont s’est rendu coupable Rémy, en toute innocence toutefois. Après avoir écarté Mathilde, l’égérie de ce dernier, l’auteur fait rentrer son récit dans une tonalité un peu plus dramatique qui va à l’encontre du sens du titre de la série. Menaces perfides et assassinats prennent ainsi le pas dans cette évocation et viennent peser lourdement sur le regard enfantin des premières heures. Aussi, les faits s’enchaînent, font sortir de l’ombre des personnages en retrait et tendent vers une finalité qui pourrait nous faire craindre le pire.

Le dessin à couleurs directes est toujours aussi sensible. H. Tonton sait nous envelopper d’une quiétude picturale enchanteresse. Ses larges panoramas se révèlent dans leur beauté, représentant une région naturelle baignée de senteurs estivales dont on aimerait profiter. La douceur de son trait, confortée par sa palette de couleur pastel, se voit associée à une certaine légèreté évocatrice temporisée par un autre parfum, moins délicat certes, celui de la guerre. A ce titre, ce sont ses personnages aux faciès multiples qui viennent habilement influer de leurs apparences et de leurs caractères divergents sur le pittoresque environnemental.

Une histoire sensible, mûrement réalisée, qui porte hautes les couleurs de la région du Lot-et-Garonne, à découvrir dans la collection Terre d’origine de la maison Vents d’Ouest.

 

Par Phibes, le 21 février 2012

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