Petits contes cruels pour enfants pas sages

Il y a plusieurs filtres à passer pour pleinement apprécier cet album.
Le premier, c’est le graphisme très particulier d’Aurélio, un style très sec, très coupant, avec des yeux exorbités, des visages de cauchemars, des ambiances qui foutent le blues et des couleurs qui appuient l’atmosphère oppressante de l’ensemble.
Mais le style peut plaire, évidemment.
Ensuite, il faut entrer dans ces histoires sans concession, à la cruauté parfois dérangeante et gratuite, sans aucune véritable finesse.
Mais cela peut plaire, évidemment.
Puis, il y a les "intrigues", ou plutôt le fond. Ca ne va pas très loin dans l’ensemble, même si je reconnais que ce fond, qui rappelle certaines des nouvelles de Poe, a parfois du charme, j’ai bien aimé les histoires avec ce musicien, avec la carte au trésor, avec l’huitre… Bref, même si globalement, la lecture est laborieuse, il y a un univers très personnel qui laisse transparaître des choses intéressantes, mais j’aurais quand même tendance à me dire que l’univers le plus intéressant de tous chez cet auteur c’est encore sur le plan graphique qu’il se trouve, on sent une envie d’expérimenter des choses, d’affirmer un vrai regard personnel sur le monde et je pense qu’il va falloir surveiller cet auteur de près !

Par FredGri, le 11 janvier 2009