Petits contes pour grandes personnes

Pylate adapte très librement six « contes » en version adulte…
« Le petit chaperon rouge« : Capucha doit absolument emmener ses médicaments à sa grand-mère, bien que ses copines vont faire la fête toute la nuit. Bien décidée à se dépêcher, elle prend un raccourcis et tombe sur une bande de voyous qui compte bien ne pas laisser la belle s’échapper…
« Cendrillon« : Cyndi subit depuis son enfance les humiliations de sa belle-mère et de ses filles qui l’envoient se glisser dans une soirée privée chez le Comte de Maydeux, afin qu’elle aille voler des bijoux pour elles. Sur place, la jeune fille tombe sous le charme du maître des lieux qui décide d’aider sa bien aimée.
« Alice au pays des merveilles« : En manque, Alice accepte d’offrir son corps au dealer qui lui fournit ses doses. Elle tombe alors entre les mains du Chapelier, un gars louche qui n’hésite pas à exploiter la jeune femme…
« La Belle et la Bête« : Pour rembourser les dettes de son père, une jeune femme doit accepter d’être l’otage consentante du mystérieux « la Bête »…
« Blanche Neige« : Au cœur de son palais la Reine apprend que pour maintenir son éternelle jeunesse, il va falloir transférer son esprit dans le corps d’une belle inconnue appelée Blanche. Mais cette dernière réussit à s’enfuir et à se réfugier auprès d’un groupe de mineurs…
« La Belle au bois dormant« : Une belle infirmière lesbienne qui vient de se faire prendre en flagrant délit par son chef de service accepte de s’occuper d’une mystérieuse inconnue dans le coma… Progressivement, elle tombe elle aussi sous le charme de la patiente…

Par fredgri, le 24 janvier 2024

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Notre avis sur Petits contes pour grandes personnes

Pylate propose donc d’adapter ce qu’on appellera des « contes » à son univers et ses thématiques habituelles. On se doute dès le début que ça va tourner aux scènes de domination, d’humiliation, de soumission diverses, avec des jeunes héroïnes qui se retrouvent rapidement dans le rôle de la victime qui tente de s’extraire d’un ensemble de situations ou elles sont agressées ou simplement sous la coupe d’un maître et de ses amis.

Dans ses précédents albums, l’auteur revenait systématiquement sur les mêmes fantasmes à base de jeunes femmes prises au piège d’un réseau ou d’un couple de pervers. De ce point de vue, ce nouvel opus ne fait que perpétuer les mêmes penchants, avec exactement les mêmes ressorts scénaristiques. Cependant, il fait aussi tout un travail de modernisation qui reste très intéressant. Alice est une jeune droguée qui tombe dans le piège de trafiquants rabatteurs qui travaillent pour une maîtresse habillée de rouge… La Belle au bois dormant est une jeune inconnue dans le coma qui doit son réveil à une belle infirmière lesbienne… Le petit chaperon rouge est une jeune mexicaine qui doit rejoindre sa grand-mère derrière la frontière et qui tombe sous la coupe d’un sale type appelé le Loco, heureusement son père intervient et descend le salop… Même si on sent bien les intrigues prétexte pour balancer les héroïnes dans les pires situations humiliantes, les propositions recontextualisent plutôt habilement le corpus fictif en les réactualisant avec des idées qui ont du sens.

C’est juste un peu dommage que l’auteur peine à sortir de ses univers alors qu’il aurait pu, justement, être pertinent de varier les « plaisirs ».
Il en ressort un volume assez intrigant, pour amateur du genre, à ne pas mettre entre toutes les mains, quand même !

Par FredGri, le 24 janvier 2024

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