PHASE FINALE (El Diablo/R.Baudy)
Desmodus sapiens

Dans une bourgade moyenâgeuse, la révolte gronde. En effet, le Baron Kovacevic, seigneur des lieux et vampire de son état, s’en est pris à un des enfants du village. La populace finit par investir le château et abat le suzerain. Sa fille parvient à s’échapper et dans sa fuite est témoin de la chute d’un aéronef extraterrestre sur le castel. Quelques six ans plus tard, la planète Terre est un amas de ruines. Le youtubeur Reggie a rendez-vous avec Wallace 666 pour une interview. Vivant dans un bunker souterrain et se déclarant résistant survivaliste, ce dernier explique sa grande mission qui consiste à faire échec à un plan d’invasion sournois concocté par des extraterrestres malfaisants. De retour chez lui, Reggie qui a publié son interview sur le réseau public découvre le lendemain qu’il est devenu très populaire. Lorsqu’il rencontre pour un entretien filmé Mirka, la grande prêtresse de l’Ether, le youtubeur tombe dans un piège et se fait mordre par la vampire. C’est à cet instant qu’une escouade armée fait irruption et s’en prend à eux. Reggie prend la fuite, totalement éperdu, et découvre in fine, que c’est lui qui est activement recherché. Il se réfugie avec Mirka dans le seul endroit qui peut le protéger à savoir le bunker de Wallace 666.

Par phibes, le 2 mai 2024

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Notre avis sur PHASE FINALE (El Diablo/R.Baudy) #1 – Desmodus sapiens

Après Magané et plus récemment son western fantastique Carcajou, El diablo se lance dans une série dont le titre pourrait supposer qu’il soit en lien avec le monde du ballon rond. Or, il n’en est rien puisque Phase finale se veut être une projection futuriste de notre planète, de l’année 2048 plus exactement. Ce que l’on peut dire, c’est qu’elle n’a rien d’engageante. En effet, notre bonne vieille Terre est en pleine déliquescence, environnementalement transformée par une humanité peu respectueuse.

S’appuyant donc sur une conception futuriste qui n’est pas sans nous faire réfléchir sur un sujet très actuel, le récit nous permet de suivre les péripéties délirantes d’un tandem de personnages très bigarré, composé d’un survivaliste au nom de code Wallace 666, d’une femme vampire tricentenaire Mirka et d’un youtubeur défiant, Reggie. A n’en pas douter, El Diablo a décidé, eu égard à ses aspirations antérieures sous l’égide de Fluide Glacial, de repartir sur une thématique aventureuse très olé-olé, totalement abracadabrantesque et à cet exercice, il n’est pas sans marquer des points (du moins pour ceux qui apprécient les récits loufoques).

Partant sur le concept que la Terre est malade à cause des agissements colonisateurs d’extraterrestres, El Diablo anime une triplette impossible qui a décidé de faire front pour empêcher que l’humanité sombre. A cet égard, ce premier volet nous donne réellement l’impression que l’auteur a envie de s’amuser avec ce trio aux caractères et caractéristiques bien différents. Il nous le témoigne à plusieurs reprises dans des rebondissements risibles et souvent frappants générés par un survivaliste qui n’a pas froid aux yeux.

Se concentrant uniquement sur le dessin contrairement aux one-shots Pacifique et Souterrains dans lesquels il a fait preuve de polyvalence, Romain Baudy vient suppléer énergiquement son scénariste. La mise en images qu’il propose se veut aussi fleurie que la thématique. On perçoit une réelle maîtrise d’un semi-réalisme décadent, avec des personnages qui se veulent bien originaux surtout dans leurs caractères. Il y a du mouvement, de la violence qui d’ailleurs se déclarent dans des situations paroxysmiques complètement folles et cocasses à souhait, croquées avec une réelle efficacité (il suffit de voir le carnet de croquis en fin d’album pour s’en persuader).

Une ouverture sur le monde de demain signée El Diablo et Romain Baudy particulièrement détonante. Un bon moment de divertissement !

Par Phibes, le 2 mai 2024

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