PHOTONIK
1980 - 1982
(Rassemble les épisodes de Photonik parus dans les Mustang 54 à 70 + Spidey 22 à 30 + 100)
Taddeus Tenterhook travaille comme homme à tout faire à l’université, et plus particulièrement au laboratoire, avec les membres du projet "Luminotron". Le soir de Noël, alors qu’il vient finir de passer un coup de chiffon, Taddeus se retrouve enfermé dans la salle principale qui s’active et l’enrobe d’énergie photonique… Bien que tout le monde le croit mort il se réveille transformé en athlète doté de pouvoirs incroyables liés à la lumière ! Peu de temps après, il rencontre le jeune Tom Pouce et le professeur Ziegel qui deviennent vite ses compagnons de route !
Soudain, en ville apparait un étrange édifice contrôlé par le mystérieux Minotaure qui entreprend de devenir le maître de la Terre. Taddeus comprend qu’il a un rôle à jouer, avec ses deux amis, qu’il lui faut devenir Photonik…
D’autant que les dangers ne vont cesser de s’accumuler…
Par fredgri, le 9 décembre 2013
-
-
-
Éditeur :
-
-
Sortie :
-
ISBN :
_201311354
Publicité
Notre avis sur PHOTONIK #1 – 1980 – 1982
En juin 1980 parait le numéro 54 de Mustang, aux éditions Lug. C’est la grande époque des Strange, Nova, les super héros américains marquent déjà tout une génération de jeunes lecteurs qui se précipitent chaque mois sur leur mag favoris. L’éditeur lyonnais décide donc de lancer une vraie revue avec du matériel créé pour l’occasion. On demande aux auteurs maison tel que Mitton et Tota de réfléchir à des personnages bien à eux, de lancer des dynamiques. Lug reprend une revue précédemment arrêtée, avec sa numérotation, l’aventure peut donc commencer !
Tout lecteur de cette période garde un souvenir assez enthousiaste de ces histoires, même si on n’avait pas forcément un regard plus critique que ça sur la qualité de l’ensemble, c’était du bon comics, très entraînant, point barre. Malgré tout, très vite on se rend compte que non seulement Photonik tient parfaitement la comparaison avec Mikros, l’autre grande série de la revue, mais qu’en plus il s’en sort largement avec les honneurs.
Car c’est très très bien écrit. Tota a une façon d’apostropher le lecteur que j’aime beaucoup, il créé une complicité très sympathique, n’hésite pas à se moquer de lui même, de le côté grandiloquent très ricain des comics, allant même jusqu’à jouer très habilement avec le passage obligé du résumé en début d’épisode. Il faut dire que cette remarquable édition inclue des commentaires de l’auteur entre chaque épisode, et c’est vraiment agréable de rentrer, même très brièvement dans le processus de création, d’autant que Tota n’hésite pas à jouer avec l’auto-dérision et la transparence. Il s’en ressort non seulement des épisodes passionnants, menés tambour battant, avec une écriture très subtile qui évite les grosses formules caricaturales (bon, c’est vrai, Taddeus est un bossu que tous charrient, il devient un super-héros balaise et du coup la belle copine du gars qui le chambre se rapproche de lui etc. Tota suit la recette de Spider-Man, en gardant l’essentiel…) avec une vraie vision d’ensemble, très cohérente.
Le fait de commencer par une longue intrigue en 12 parties sur le Minotaure est une excellente idée, car ainsi Tota assoit son récit sur une base ultra solide, qui a des répercussions à la fois sur l’univers, mais plus directement sur le personnage principal lui même. Ainsi, non seulement il explique les origines de Photonik, de Tom Pouce, mais en plus il les confronte tout de suite à un ennemi très puissant. Il évite ainsi les longs épisodes d’introduction. Et c’est cette façon d’assumer son histoire et de faire face tout de suite à la réalité qui va permettre à Photonik de vibrer dès le début, le lecteur comprend les motivations des uns et des autres, Photonik/Taddeus c’est notre pote qui doute, le Professeur Ziegel c’est le grand père attentionné et Tom Pouce c’est le gamin fou fou et débrouillard, la pointe d’humour de la bande !
Il faut rajouter que Tota créé pour l’occasion des adversaires fascinants, qu’il s’agisse du Minotaure lui même qui impose sa présence, du troublant Sagittaire (une sorte de Silver Surfer obéissant à son maître surpuissant qui menace sa propre race !), N’Kala le sorcier, l’homme de pierre, le comte Wampyr… Même les quelques histoires réalisées par Mitton suivent le schéma narratif de Tota et restent passionnantes !
Mais le principal intérêt de cette série, à mes yeux tout du moins, c’est surtout le graphisme qui est tout simplement magnifique. Le noir et blanc de cette édition est juste parfait ! Il rend hommage à un trait plein de grâce, de finesse et d’expressivité, qui ne joue jamais réellement la carte de la mise en scène trop esthétique, préférant l’efficacité, avec un style aux antipodes de l’école américaine, plus européen dans l’esprit ! Et c’est un dessin plein de personnalité qui nous enchante dès les premières pages, même si c’est vrai que Tota ne va ensuite pas cesser de progresser. C’est juste que je le trouve déjà très à l’aise dès le début ! Sans conteste ma série préférée de Mustang !
Tota livre ici une série particulièrement cohérente dans la durée, avec une caractérisation aux petits oignons.
J’adorerais lire ce genre de série actuellement. A la fois très intelligente, brassant des idées très pertinentes sur le monde, sur les animaux, la société, un chouilla de naïveté dans les angles, avec néanmoins une écriture très juste et captivante qui ne s’embourbe pas dans des effets trop compliqués tout en se trouvant très vite une vraie identité très séduisante, qui ne tombe pour autant dans le piège du "on fait du comics comme les américains", en le réduisant à ses stéréotypes les plus maladroits…
Une excellente lecture qui n’a pratiquement pas pris une ride, je me suis retrouvé 30 ans en arrière !!!
On ne peut qu’être admiratif en voyant le formidable travail des Editions Black & White sur ce premier volume qui nous propose, en plus, une sublime galerie avec de nombreux invités de marque (Sieurac, Bajram, Sala, Perger, Briones, Louis, Atary, Lefeuvre, Biancarelli, Nhieu, Bodart, Mauricet, Renaud, Floch) et même une fausse rubrique courrier avec des hommages de Brunschwig et Renaud !
Un remarquable ouvrage… Faites vous plaiisr pour cette fin d’année !
Merci à tous, et vivement le deuxième volume !
Par FredGri, le 9 décembre 2013
Dans la même série
PHOTONIK