LES PIEDS NICKELES
Réforment

Alors que le pays est en pleine récession économique, les Pieds Nickelés ont le bourdon. Leur champ d’investigation se réduisant à peu de chose, ils jettent leur dévolu sur un petit prêteur à gage qui ne leur est nullement bénéfique. Coursés par la gente policière, ils trouvent refuge dans un lycée de jeunes filles et revêtent l’uniforme du parfait inspecteur général de l’éducation nationale. Par la suite, ils se transforment en agents immobiliers et oeuvrent inopinément pour la Présidence de la République et le corps clérical. Enfin, retrouvés par la maréchaussée, ils transforment les rues d’une station balnéaire en un énorme rodéo et se réfugient dans un zoo pour y utiliser les animaux à leur profit.
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

Notre avis sur PIEDS NICKELES (LES) #97 – Réforment

De retour sur les planchers des vaches françaises, la triplette s’attaque à la grosse institution qu’est l’éducation nationale et plus particulièrement fait référence à une réforme qui sévit au moment de la publication de l’album en 1975, à savoir la loi Haby (loi pour le collège unique). Certes, Montaubert ne souhaite pas polémiquer sur ces dispositions législatives et profite de cette occasion de faire un tout petit clin d’œil à celle-ci en lançant les Pieds Nickelés dans ce contexte réformateur au travers d’une introspection dans un lycée en colère.

Déformant à bon escient et ironiquement les appellations, Montaubert déchaîne ses trois bons à rien de Pieds Nickelés en leur faisant commettre des exactions primaires. Toute situation est prétexte à ce que ces derniers acquièrent (de façon illégale, ça va de soi) la monnaie sonnante et trébuchante dont ils sont accros. Que ce soit dans une enceinte publique, ou dans un cabinet d’architecture, ou encore dans une ménagerie, les trois larrons font la razzia. Toutefois, cet abus sur lequel le scénariste aime à disserter, se fait dans un consentement mutuel car il n’y a pas de mauvaise arrière-pensée dans ses élucubrations si ce n’est de détendre le lecteur. Et il y parvient sans ambiguïté et dans une simplicité naturelle.

Cette spontanéité est également partagée par Pellos qui nous le fait ressentir au travers de ses généreux dessins. Le trait est dynamique, plein d’humour et bien des fois caricatural. Sans rentrer dans une débauche de détails, il parvient parfaitement à camper les situations les plus folles et à transformer habilement tous les abus des Pieds Nickelés en actions acceptables par le lecteur le plus puritain.

Même si les Pieds Nickelés ne sont pas prêts à se remettre en question, il est certain que, vu leur popularité et leur sympathique bonhomie, ils sont loin d’être mis à la réforme.
 

Par Phibes, le 17 mai 2009

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