LES PIEDS NICKELES
Au Tour de France

Le Tour de France fête ses 100 ans d’existence. Pour cette occasion unique, les éditions Vents d’Ouest s’associe en quelque sort à cette commémoration en publiant une des nombreuses aventures ayant trait à cette grande manifestation sportive de la fameuse bande des Pieds Nickelés créée par Forton en 1908 et reprise par De Montaubert et Pellos à partir de 1948 jusqu’en 1981.

Le moins que l’on puisse dire est que l’éditeur a, pour notre plus grand plaisir, mis les petits plats dans les grands. En effet, l’album édité se veut d’une facture luxueuse, dans un cartonnage filigrané superbe et robuste arborant le dessin de la couverture originale de 1956 (tome n° 29). Par ailleurs, l’aventure qu’elle renferme est comme il se doit en rapport direct avec la compétition cycliste et à l’instar de celle-ci, permet de retrouver le trio dans une série d’étapes encanaillées particulièrement jouissives.

Dans cet ouvrage, les Pieds Nickelés sont donc appelés à faire un tour de France particulièrement désordonné puisque ces derniers vont l’entamer en partant de Vincennes pour ensuite fondre sur la Côte d’Azur, revenir sur Paris, faire le tour de l’Hexagone, filer sur Chamonix, rejoindre Deauville et enfin Paris. L’on concèdera que leurs auteurs ont décidé de jouer sur leur hyperactivité légendaire et de fait, leur font arpenter leur terrain de jeu favori, à la vitesse grand V.

Comme il se doit, à chaque étape qui correspond à un coup fourré, l’humour potache est au rendez-vous en même temps que les gogos à plumer. Une fois de plus, les trois malandrins, au demeurant bien sympathiques, nous en font voir de toutes les couleurs, dans des malversations certes tirées par les cheveux mais toujours des plus délectables.

Côté dessins, Pellos nous régale de ce trait délié et assuré qui a fait sa notoriété. L’énergie qu’il déploie dans l’animation de ses trois personnages semble presque lui échapper tant l’avidité d’en découdre de ces derniers est palpable. Dans cette aventure, l’artiste revient à ses premières amours lorsqu’il était dessinateur sportif dans les années 30 et qu’il croquait à tour de bras les personnalités du monde du sport. La caricature fait partie de sa palette, une palette très honorable qui permet en même temps de bien camper les gogos.

Une excellente et désopilante initiative à ne manquer sous aucun prétexte et qui pourrait servir éventuellement de précurseur dans la réédition des aventures du trio mythique. Les adeptes de ce dernier en seraient ravis et les autres, ceux qui ne le connaissent pas, aussi !

Par Phibes, le 30 juin 2013