PIERRE BAUMONT
Révélations

Dans son premier tome, Philippe Chanoinat avait jeté les bases de sa toute nouvelle série concernant les aventures d’un jeune agent immobilier placé involontairement au milieu d’une succession d’affaires sanglantes. L’auteur ouvrait les bans tout azimut de nombreux faits pour lesquels il était difficile de trouver le lien qui les unissait. Dans ce nouvel opus, la chape de plomb qui recouvre tous les mystères évoqués semble se fissurer progressivement mais à dose homéopathique.

De fait, découpé en tranches distinctes, le scénario fait interagir plusieurs événements parallèles dont certains, tels le passé du père de Pierre, les frasques « dentaires » du dentiste aux abords de Vallebreuse, n’ont pas encore trouvé d’issue. D’autres, par contre, comme le spectre du manoir de Valloise que nous avons rencontré à la fin du 1er album voit sa conclusion (définitive ?) dans cet opus.

Le mystère reste donc épais et nous maintient subtilement en haleine pendant les 46 planches. L’auteur nous prend en charge méthodiquement et nous fait entrer dans une sorte de danse macabre qui trouve son écho dans plusieurs endroits de Vallebreuse. Pierre Baumont devient alors notre guide (spirituel) au sein d’une intrigue à multiples facettes.

Le style personnel de Jean-Michel Arroyo évolue favorablement. Les portraits qu’il réalise sont la démonstration d’un gros travail à mainlevée de recherche dans la diversité. De même, un accent particulier a été porté sur les décors richement restitués dont certains sont de véritables petits bijoux. Par ailleurs, afin de donner une impression « massive », on pourra grandement apprécier les différentes prises de vues de monuments exécutées selon des angles osés et déformants. Seule, la colorisation m’a quelque peu gêné par ses effets un peu « flashi ». Toutefois, la qualité est au rendez-vous et ne peut être que saluée.

Prêt à suivre Pierre Baumont ? Si tel est le cas, je tiens à vous prévenir immédiatement que cet agent immobilier qui a des intentions louables, est loin de vivre des situations foncièrement banales.

Par Phibes, le 31 mars 2008