PIERRE DU CHAOS (LA)
La marche de l'Empire

Troisième et dernier volet de cette saga fantasy, La marche sur l’Empire nous replace à la fin de l’invasion barbare menée par le puissant Anrogh et à sa chute lors du combat démesuré avec le nemésien frondeur Aares sous l’influence de la pierre du chaos. Désormais en grand libérateur de la province d’Enoch, ce dernier retourne en la cité impériale pour faire part de ses hautes exigences.

Par cet album, Gabriel Katz nous livre un final tout en puissance, déclinée par un Aares transformé physiquement et psychologiquement par une pierre de pouvoir que l’on sait maintenant maléfique et une Enarya toute aussi vigoureuse. En effet, le retour aux sources du fils de sénateur se veut synonyme d’avènement d’une violence déjà vécue précédemment que le scénariste va faire enfler au fil des pages et qui, par ce biais, va nous rendre témoin d’exactions barbares et destructrices.

Réunissant les protagonistes de la première et de la deuxième heure, ce dernier opus se révèle donc dans une mise en scène dynamique voire énergétique qui offre une place de choix aux intervenants féminins comme Drana et Enarya. Alors que l’Empire plonge dans le chaos, ces dernières vont être celles par lesquelles l’espoir va naître, dans son incertitude toutefois. Il va de soi que les évènements s’enchaînent avec une réelle efficacité et nous entraînent vers une finalité incertaine pour Nemès et pour nos héros, qui se déclarera dans les toutes dernières planches.

A peine le premier volet de Hurlevent (avec Fred Duval) est publié, que Stéphane Créty livre le présent tome. Véritable bourreau de travail, l’artiste démontre une fois de plus son talent à croquer divers univers et à les restituer au plus vite. Celui de Nemès tout particulièrement, inspiré de la Rome antique, se veut toujours aussi impressionnant à parcourir avec des décors réalisés selon des plans aiguisés et avec des personnages très caractéristiques, en particulier, Aares dans sa transformation et ses congénères barbares monstrueusement massifs.

Une fin de triptyque réussie de par sa violence et sa puissance ambiantes.

Par Phibes, le 13 mars 2022