PILLOW MAN - L'homme de nos rêves

Depuis trois ans, Jean, franco-canadien, recherche désespérément un emploi. Il habite avec sa compagne Marianne sur le terrain de leur future maison en cours de construction. A la suite d’une candidature postée sur internet, il est appelé à se rendre dans une maison bourgeoise pour être accueilli par Geneviève, la directrice de la société LVMH. Celle-ci lui fait passer des examens en rapport avec son futur métier. Sa morphologie rebondie et son côté insomniaque lui permettent d’obtenir le poste. Il sera Pillow-man ou homme oreiller. Après une vacation nocturne de test qui le met mal à l’aise, Jean a des doutes sur son nouveau poste. Il en réfère à Marianne tout en lui cachant la véritable nature de son travail. Le croyant veilleur de nuit, elle le pousse à continuer. Lors du debriefing avec Geneviève, Jean apprend qu’il a été testé la veille et qu’il a réussi pleinement son examen de passage. Son intégration au sein de la société LVMH lui est officiellement annoncé. Le succès de Jean rend joyeuse Marianne ! Mais comment avouer à cette dernière la véritable nature de son emploi ? Ne va-t-il mettre en péril son couple ?

Par phibes, le 16 septembre 2024

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Notre avis sur PILLOW MAN – L’homme de nos rêves

La généreuse collection 1000 feuilles de chez Glénat accueille un nouvel album en son sein. Pillow man, pour le citer, est une histoire atypique écrite par un jeune auteur publicitaire de son état, Stéphane Grodet, qui fait ses premiers pas dans l’univers du 9ème art. Ce roman graphique est donc l’occasion pour cet artiste de nous éclairer sur une thématique à prime abord étonnante puisqu’elle met en présence un sympathique personnage qui, via une société patentée, loue son corps pour le bien d’autrui.

Comme l’indique le titre anglais de l’album, le personnage principal Jean se voit embauché pour servir de « doudou » aux personnes qui souffrent de manque de réconfort durant leur nuit. L’on concèdera que le sujet est certes original mais qu’il repose sur le concept véridique de l’isolement des personnes. A la faveur de ce sympathique insomniaque, l’on suit donc son immersion dans son nouveau métier, un métier qui toutefois requiert une certaine rigueur (le règlement qu’il doit suivre est strict) et qui l’oblige à côtoyer intimement nombre de personnes de sexe opposé. Evidemment, cette situation qui le transforme en oreiller vivant n’est pas sans soulever des problèmes d’éthique et susciter des réactions de son entourage.

Force est de constater que le récit est prenant, assurément grâce à l’aura doucereuse que génère Jean dans son ascension professionnelle. Stéphane Grodet mène très naturellement le parcours social et professionnel de son premier rôle, dans des effets intimistes bien attendrissants. Se faisant fort de soulever les bonnes questions et délivrant un message linéaire clair, l’auteur peut se targuer de bien immerger le lecteur dans des dispositions ouatées très agréables.

Il en est de même pour Théo Calméjane qui assiste le scénariste en produisant des dessins en totale osmose avec le sujet. A cet égard, fort d’un coup de crayon libéré, épuré et expressivement adapté qu’il a su faire évoluer depuis Le rêve de Marcel (paru en 2014), l’artiste met en exergue une vision humaniste du périple de Jean bien touchante. On pourra saluer son joli travail sur les regards, au demeurant simplistes mais suffisamment profonds pour expliciter les ressentis.

Un captivant roman graphique qui joue subtilement l’apaisement à découvrir chez Glénat dans sa collection 1000 feuilles.

Par Phibes, le 16 septembre 2024

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