PIONNIERS DU NOUVEAU MONDE (LES)
Du sang dans la boue

Louise a été violée par un personnage qui arborait la croix de Saint-Louis. Blessé psychologiquement par cet affront, Benjamin a décidé d’en découdre avec celui qui a déshonoré sa dulcinée. Alors que le territoire de la Nouvelle-France subit les ravages de l’armée anglaise conduite par le général Wolfe, Benjamin s’immisce en les rangs de l’aristocratie québécoise pour faire tomber coûte que coûte le responsable de ses malheurs.
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur PIONNIERS DU NOUVEAU MONDE (LES) #5 – Du sang dans la boue

S’étant largement documenté, Jean-François Charles est fort bien inspiré par le conflit guerrier franco-britannique et se pose en conteur adroit d’une épopée tragique qui marqua l’histoire du Québec à la fin du 18ème siècle. En cet opus, l’auteur évoque la bataille qui précéda la prise de Québec menée par le général Wolfe en juxtaposant deux visions : d’une part, le côté anglais avec ses manœuvres et assauts militaires et d’autre part, les assiégés français, sujets à une réorganisation nécessaire.

A ce titre, il n’hésite pas à énumérer le nom des personnages des deux bords qui sont intervenus peu ou prou dans cette conquête de territoire et à disserter sur quelques faits dont ils ont été à l’origine. Il s’appesantira surtout sur les deux principaux détracteurs à savoir le général Wolfe (anglais) et le général Montcalm (français) sans oublier toutefois certains grands noms de la noblesse québécoise de l’époque.

Benjamin et les siens ne sont pas mis de côté pour autant et apparaissent, de temps à autre, au gré de leurs tourments. Si Benjamin a totalement abandonné le groupe d’exilés constitué par Louise, Julia, Thimoléon et Bee Bee Gun, le trappeur Billy le Nantais, quant à lui, a totalement disparu de l’aventure après avoir été déclaré mort. Un nouveau venu vient toutefois compenser cette grosse perte en la personne de Neil O’Shea, un soldat irlandais. Considérant le peu de péripéties liées au petit groupe, Jean-François Charles se focalise essentiellement sur le jeune neveu de Monsieur de la Valette et ses frasques au sein de l’aristocratie québécoise. Aussi, on conviendra que l’intrigue est plaisante et réserve quelques bons moments quant à la recherche de la véritable identité (assez facile à deviner) du porteur de la fameuse croix de Saint-Louis.

Le travail graphique est, pour ma part, du plus bel effet. Son style incontestablement classique possède un attrait considérable par rapport à la représentation des personnages et des décors qui se dévoilent dans une authenticité convaincante. L’auteur ne plaint pas les détails et nous régale au niveau de la reproduction des navires ou des extérieurs luxuriants qu’il croque avec passion. Ses protagonistes, très attachants, se découvrent dans des proportions avantageuses qui démontrent un talent bien ancré.

"Du sang dans la boue", épisode guerrier, conserve un potentiel aventureux certain dont la finalité sera dévoilée dans le prochain tome.
 

Par Phibes, le 28 juin 2009

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