PLEIN CIEL

Les habitants du quartier du Bois Fleuri vivent une tragédie. En effet, l’un des résidents de la Tour Plein Ciel, Emile, connu par nombre de personnes, s’est défénestré. Sa mort inexplicable a provoqué une onde de choc considérable dans la population locale. Alors que la police a commencé les investigations, Martine, sa voisine de palier depuis plus de trente ans, ne peut s’empêcher de s’interroger sur la raison d’un tel geste. Pourquoi cet acte radical ? Est-ce en rapport avec le fait que son fils, avec lequel il ne communiquait plus, voulait le mettre en maison de retraite ou est-ce que parce que son appartement avait été mis en vente ? Ou alors, est-ce parce que c’était l’anniversaire du décès de son épouse ? Qui était la personne qui, la veille de sa mort, est venue le voir dans son appartement ? Pourquoi des objets lui appartenant ont disparu ? L’arrivée des nouveaux occupants du logement va être de nature à susciter de nouvelles questions… et des réponses aussi.

Par phibes, le 5 septembre 2023

Notre avis sur PLEIN CIEL

Après sa bd documentaire sur Howard Carter et son fameux trésor de Toutankhamon parue chez Petit à Petit, Pierre-Roland Saint-Dizier revient grâce à la maison Ankama sous les feux des projecteurs pour nous offrir une histoire complète ayant trait aux pérégrinations d’une petite communauté de résidents d’un immeuble à la suite d’un drame survenu à l’un d’eux.

A l’appui d’une évocation simple et naturelle, le scénariste nous offre un récit particulièrement attachant se rapportant à la vie de cette microsociété concentrée dans un grand ensemble immobilier. Là, il y définit son mode de fonctionnement, ses valeurs, ses habitudes au travers de petits évènements, d’échanges furtifs, de rencontres fortuites et de moments de partage généreux. Lorsque survient un drame (celui d’Emile en l’espèce), ce microcosme joue la carte de l’entraide et même, du fait de son intérêt pour la personne, s’interroge sur le pourquoi de son acte.

Il ne fait aucun doute que cette fiction bénéficie d’une réelle inspiration et fait quelque part énormément de bien grâce à cette bonhomie ambiante qui se dégage de toutes les planches. Les échanges auxquels on assiste sont idéaux, sans aucune violence, emplis de prévenance, de bonté qui font grandement plaisir. L’intrigue qui tourne autour du suicide d’Emile permet à tout ce microcosme d’engager des discussions diverses à échelle humaine, de susciter une communication entre tous et de pousser à des révélations.

Graphiquement, Michaël Crosa effectue un travail impressionnant. Ce dernier n’hésite pas à découper certaines de ses planches originalement, chaque case représentant un logement différent, le tout dans un enchevêtrement architectural remarquable. Son coup de crayon est précis, œuvre dans un détail surprenant via des instantanés de vie courante explicites. La galerie de portraits est également très appréciable à parcourir. Tous les personnages sont craquants à souhait (y compris le chat), bénéficiant d’une profondeur d’âme des plus plaisantes. Le tout est rehaussé par une colorisation directe ô combien efficace.

Une chaleureuse histoire qui pousse à l’échange entre tous. Un hymne à la cordialité à tous les étages certes idéalisé mais qui fait énormément de bien. A découvrir !

Par Phibes, le 4 septembre 2023

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