POINT DE RUPTURE
Volume 3

Sur la colonie lunaire, le Maréchal souverain suprême craint du Conseil comme de la Junte envoie sur la Terre un inspecteur pour conduire une opération consistant à capturer une infralumpen dotée de la capacité à voir l’avenir. Pour ce faire il est assisté du dernier anticipateur de la colonie, Chrono.
Pendant ce temps, Lisa, les officiers Mike et Jack, Blues, Madame Ursula, le Lycanthrope et les autres poursuivent leur vie quotidienne et routinière dans ce monde dévasté…

Par melville, le 26 août 2010

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Notre avis sur POINT DE RUPTURE #3 – Volume 3

Très emballé par les deux premiers tomes j’attendais avec impatience la sortie de ce troisième volet et au final je ressors de sa lecture avec un sentiment un peu mitigé. C’est comme si le géni de Carlos Trillo commençait doucement à s’essouffler.

Avec Point de Rupture (Borderline pour son titre original) le duo d’auteurs argentins Carlos Trillo/Eduardo Risso campent un monde post-apocalyptique ravagé aussi bien matériellement que moralement où violence, cruauté et décadence sont les maîtres mots. A la manière d’une série B le traitement dont fait preuve Trillo envers son monde et ses personnages est excessif. Mais c’est bien dans cette exagération à outrance que nait le choc entre la pureté des sentiments éprouvés par les personnages et la déchéance du monde dans lequel ils évoluent. Et c’est dans ce contraste que le récit puise toute sa force enragée portée par les superbes dessins de Risso. Mais là où dans les deux premiers volumes on était emporté par la fougue d’un scénario aux accents de tragédie shakespearienne, ce troisième tome déçoit un peu par le manque de construction dans la trame de son récit.
L’histoire se recentre principalement sur une infralumpen rencontrée dans le tome 2, Gazelle du désert, et on fait la connaissance de quelques uns des habitants de la colonie lunaire. Cette nouvelle orientation aurait pue être des plus captivante si les intrigues laissées en suspend ne s’en retrouvaient pas du fait trop rapidement expédiées (quand elles ne sont pas totalement oubliées). En définitive, même si tous les personnages ne perdent rien de leur charisme et qu’ils restent toujours animés par cette ardeur singulière, le récit laisse une désagréable impression de manque de cohérence. Chaque chapitre constitue une mini-histoire dans l’histoire sans que les liens entre eux ne soient bien explicites : l’ensemble apparait comme décousu.

Côté dessin par contre, Eduardo Risso ne déçoit pas, bien au contraire. Jouant sur le contrastes, il dessine presque sans contour. Tour à tour l’une des deux plages de noir ou de blanc domine et structure l’autre qui se fond alors dans la masse de son opposé. Le visage de ses personnages est rongé par la puissance des sentiments mis en exergue, il saisit avec nervosité la souffrance et la douleur d’un monde en perdition : superbe !

Alors au final, bien que ce volume 3 déçoive un peu par son manque de ligne directrice claire dans le scénario, la force de l’alchimie qui émane de la complicité entre Carlos Trillo et Eduardo Risso continue sans aucun doute possible à séduire.

Par melville, le 26 août 2010

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