Poison River

Avant Luba il y eu Maria, sa mère, une plantureuse actrice qui trompait allégrement son mari très riche. Jetée à la rue avec son amant, sa bonne et la petite Luba elle dut refaire sa vie dans un cadre plus miséreux. Et c’est au travers de cette vie que la jeune Luba grandit, obligée d’apprendre la vie durement, abandonnée par sa mère et plus tard par son père elle va rencontrer Peter Rio qui l’entraîne dans la haute société louche et mafieuse. Luba est dorénavant une femme troublante de beauté, mais l’ombre de sa mère plane autour d’elle…

Par fredgri, le 21 juillet 2014

Notre avis sur Poison River

(Histoire parue dans les Love and Rockets 29 à 40)

Il faut absolument que vous découvriez "Love and Rockets" ! Qu’il s’agisse des Locas de Jaime Hernandez ou les Palomar de son frère Gilbert. Ensemble ils ont réussi à créer deux univers très différents l’un de l’autre, mais qui transcendent le genre de la bande dessinée, en y mêlant une écriture très intuitive et particulièrement virtuose qui renvoie vers certains grands écrivains.
Avec cette histoire Gilbert revenait donc vers la genèse de Palomar, et plus précisément la mystérieuse Luba !

Luba reste l’un des personnages principaux de la longue et passionnante saga familiale de Gilbert qui marqua l’histoire de la bande dessinée mondiale, ne serait ce que par ses thèmes et cette narration hors du commun. Beto y est elliptique, il mélange les trame narrative, expérimente et explore le médium. Car, oui, nous avons là, devant nous, un chef d’œuvre du neuvième Art, un de ses albums qui peuvent révolutionner une façon de lire, même si au finale je trouve la trame générale assez linéaire globalement !.

Gilbert Hernandez construit son intrigue sur une succession de petites scènes en jonglant avec les flash back, les ellipses, les non dits et les niveaux de lecture… Lire Poison River c’est se laisser soudain emmener au grès d’un courant plein de cruauté, d’écueils ou rien n’est acquis et ou l’auteur se permet même de dégommer des personnages importants sans remord.
C’est sans en avoir l’air de la BD très ambitieuse, assez exigeante, qui rappelle des auteurs comme Garcia Marquez, la référence évidente, des œuvres aux multiples facettes qui balancent leur lecteur dans une succession de tableaux qui amènent progressivement un regard sur la vie, sur des destins hors du commun ou tous se croisent, s’entremêlent dans une aventure incroyable et hypnotique ! !

Luba n’est peut-être pas un personnage très charismatique (je veux dire en dehors de sa poitrine incroyable) mais elle réussit à mener tout le récit à bout de bras, tandis que deçi delà on voit apparaître des éléments qui prendront davantage de relief dans la série principale (lire les deux albums parus au Seuil !) !

Je reste encore bouche bée après cette lecture époustouflante qui démontre la grande richesse à la fois du médium et de cet univers que je vous conseille de découvrir sans plus attendre !

Par FredGri, le 21 juillet 2014

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