PORT DE LA LUNE (LE)
Rue Abbé de l'Epée
Elle s’appelle Maya Lipman et elle est inspectrice de police à Bordeaux. Elle a la particularité d’être atteinte de surdité mais s’en accommode parfaitement. Son bureau se trouve rue de l’Abbé de L’Epée, personnalité historique ayant fait reconnaître les droits des sourds. En ce début de journée, Maya se doit, avec Jimmy, un de ses collègues, de s’occuper d’une nouvelle affaire, celle liée à un individu ayant fait parvenir un pli anonyme qui annonce sa volonté de faire justice lui-même à l’encontre d’un dénommé prince. La menace étant prise au sérieux, elle entame son enquête. Mais celle-ci va prendre progressivement à force de recoupement avec ses collègues prendre une direction des plus inattendues. Durant ce temps, un individu, enfermé quelque part dans un coffre en ciment, sort de sa torpeur…
Par phibes, le 14 octobre 2011
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Genre s :
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Sortie :
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ISBN :
9782749305981
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Notre avis sur PORT DE LA LUNE (LE) #1 – Rue Abbé de l’Epée
Pas moins de trois auteurs, et pas des moindres, se sont associés pour les besoins de cette nouvelle série chez Vents d’Ouest. Eric Corbeyran (que l’on ne présente plus tant la bibliographie est importante, associée à de nombreux succès tels Le Chant des Stryges, Lie de Vin, Le village qui s’amenuise…), Bénédicte Gourdon (psychologue sensibilisée au problème de la surdité) et Horne Perreard, dessinateur de talent, ont pris pour parti d’asseoir leur équipée dans une ambiance policière bien ancrée.
Grâce à leur héroïne, l’inspectrice Maya Lipman, le trio nous intéresse à une intrigue qui va enfler progressivement et trouver des ramifications des plus intéressantes. Par ce biais, les auteurs s’attachent à traiter de façon sous-jacente d’un problème de société qui touche une grosse quantité de personnes, à savoir la surdité. A ce titre, le préambule se suffit à lui-même, conforté par la présentation très documentée de Maya et de son handicap dans les premières planches.
On conviendra que, pour l’instant, l’affaire contée n’échappe pas à un certain conventionnalisme. Certes, on pressent une certaine complexité dans le recoupement des enquêtes et on attendra avec impatience dans le prochain tome la direction que souhaitent prendre les auteurs. Toutefois, c’est dans les lourdes réflexions intimistes exhibant une détresse morale inquiétante que Corbeyran et Bénédicte Gourdon nous intriguent le plus. En effet, à cet égard, le questionnement est de mise sur le lien que pourrait avoir cette prise de conscience douloureuse avec l’enquête de Maya et suscite un suspense angoissant.
Au niveau du dessin, la participation d’Horne Perreard se veut des plus réussies. Son trait est doté d’une sensibilité communicative grâce à son réalisme attrayant et à sa douceur d’exécution confortée par une colorisation "pastellisée". Ses personnages sont représentés dans des effigies agréables, distillant une certaine bonhomie. Ce dernier sait aussi dispenser, quand il le faut, l’angoisse grâce des aplats de noir grassement utilisés dans lesquels il fait apparaître quelques zones de lumières à la limite fantomatiques.
Un bon premier épisode dont le titre est un clin d’œil au surnom du port de Bordeaux, qui pose les bases d’une intrigue certes classique mais captivante.
Par Phibes, le 14 octobre 2011
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