Portrait fantasmé de Marilyn Monroe

Norma est timide, elle bégaye et n’a pas un physique très avantageux, néanmoins elle compte bien se faire remarquer à Hollywood, même s’il faut commencer par cachetonner des petits plans photos. Car Norma dégage tout de même une certaine grâce qui progressivement la font remarquer… On commence par lui proposer des petites publicités et un jour c’est carrément la grande opération esthétique pour la transformer en Marilyn, la sexe symbole qui va faire tourner toutes les têtes…
Mais tout va trop vite, elle aimerait creuser ses rôles, avoir plus de temps pour s’immerger dans les textes, devenir une vraie actrice, respectée pour la qualité de son jeu… Mais Marilyn n’est qu’une illusion, un physique… Un fantasme… !

Par fredgri, le 25 juin 2016

Notre avis sur Portrait fantasmé de Marilyn Monroe

Il y a des gros coups de cœur qui surgissent parfois d’où on ne les attend pas forcément, et je dois bien dire que ce très bel album, Holy Wood, est de ceux qui impressionnent dès les premières pages, qui vous prennent aux tripes, qui vous scotchent. On se laisse emporter, sous le charme du graphisme absolument magnifique, des mots délicatement semés deçi delà, on glisse, on est entraîné dans ce portrait extrêmement sensible, reflet fantasmé d’une icône qui a marqué à jamais l’histoire du cinéma, de la mémoire collective, le désir rendue femme !

Tommy Redolfi ne tente pas d’entrer dans une analyse documentée du mythe Marilyn, il s’attarde sur une approche subjective ou se mélangent les impressions, les souvenirs d’enfance, les vieux traumatismes mal digérés, les questionnements, les doutes et le jeu des apparences. La jeune femme traverse le récit comme une sorte de forme éthérée qui est rapidement dépassée par ce jeu qui se déroule autour d’elle, qui tente de la dévorer vivante. Le système l’avale, elle perd pied…

Le scénario rend parfaitement le décalage qu’il y a entre la jeune femme qui voulait devenir une vraie actrice et cette image ultra sexuée qui se reflète dans les regards de tout les hommes qui la regardent. On sent à la fois le trouble et ce sentiment qu’à un moment donné l’actrice décroche complètement, qu’elle tente de trouver un refuge, loin de ce monde d’adulte qui ne l’intéresse pas forcément !
On est profondément touché par l’incroyable finesse qui se dégage de ces planches, de ces lumières, ces regards, c’est beau, c’est sublime !

Tommy Redolfi touche là à la fibre la plus sensible de ce symbole hollywoodien par excellence. Il s’arrête sur ses faiblesses, cette fragilité, sur ce qui la rend encore plus émouvante, cette fibre qui vibre au moindre souffle, qui la pousse à se retrancher toujours plus profondément en elle.

Je suis encore sous le charme de ce magnifique album que j’ai dévoré d’une traite. C’est audacieux, c’est subtile et les dessins transcendent complètement l’ensemble !

Une incroyable découverte que je vous conseille vivement, tant pour la relecture du mythe Marilyn que pour la découverte d’un auteur qu’il faut surveiller de très près !

Par FredGri, le 25 juin 2016

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