PORTRAIT (LE)
Deuxième partie

Le peintre Tcharkov jouit d’une sérénité matérielle grâce au trésor récupéré sur le cadre d’une peinture énigmatique de Vastilich, son ancien ami. Toujours enclin à peindre suivant l’enseignement de son ancien maître, il acquiert une certaine renommée que tout Saint-Pétersbourg reconnaît. Le jour où deux bourgeoises viennent lui commander un portrait, Tcharkov est "bousculé" pour réaliser son œuvre dans un temps limité. Sa notoriété s’amplifie ainsi que sa fortune jusqu’à sa rencontre avec un comte italien. En effet, ce dernier sollicite son opinion sur l’acquisition de toiles qu’il a sélectionnées pour la vente au Conservatoire de Saint-Pétersbourg. Subjugué par l’ouvrage présenté, il apprend que l’auteur est son ancien ami Vastilich. Hanté par le style hors du commun de celui-ci, Tcharkov jalouse le talent indéniable et sombre peu à peu dans une paranoïa qui va lui être fatale.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur PORTRAIT (LE) #2 – Deuxième partie

Adapté d’une nouvelle de Nicolas Gogol, écrivain ukrainien du XIXème siècle, "le portrait" nous entraîne dans le milieu de la peinture. A Saint-Pétersbourg, Tcharkov jeune artiste peintre sans le sou acquiert une toile qui va dans un premier temps faire sa richesse et provoquer, dans un deuxième, sa déchéance.

Cet opus reprend l’histoire au moment où le dénommé Tcharkov emménage dans son nouvel atelier grâce au trésor miraculeux trouvé dans le fameux portrait. Cet apport d’argent providentiel va lui permettre de se vouer totalement à sa passion et atteindre un niveau de vie des plus acceptables. Pour preuve, les 3 vignettes retraçant son ascension sociale sont judicieusement éloquentes.
Par ailleurs, son embourgeoisement change sa physionomie. Le personnage malingre arpentant les rues de Saint-Pétersbourg laisse peu à peu la place à un citadin remplumé, signe de sa réussite.

Le passage le plus fort de l’album est, à mon sens, celui du déclic qui s’opère chez l’artiste peintre au contact de la toile sur laquelle on requiert son avis. La représentation figée d’un homme sans réaction sur 3 cases (à la façon d’un copié collé) est diaboliquement efficace. On a l’impression de sentir son esprit tourner à plein régime. Ensuite, vient la prise de tête et la lente descente aux enfers de cet homme obsédé, fasciné par un talent qu’il n’arrive pas à comprendre.

Cette série est à l’image de ce portrait énigmatique. Elle vous intrigue, vous fait vibrer, vous inquiète. Le scénario est irréprochable et les graphiques hétéroclites interpellent. J’ai admiré les couvertures des 2 albums dont les plongées sur les rues enneigées de Saint-Pétersbourg sont d’une réelle beauté et riches en détail. A contrario, les pages intérieures font apparaître des dessins moins précis mais toujours d’une facture agréable. L’association de représentations à l’huile dans cet univers ne nuit pas et donne plus de poids au contexte pictural.

En conséquence, "Le portrait" est pour ma part un superbe diptyque réalisé luxueusement par un trio de choc dont il convient d’honorer sans retenue le magnifique travail. A compulser sans hantise !

Par Phibes, le 7 juillet 2007

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