Pour en finir avec le cinéma
Blutch se présente comme le narrateur de cet album, un album ou il nous raconte l’impact qu’a eu le cinéma sur sa vie, dans sa culture, comment il perçoit ce qu’est le cinéma, si c’est un Art, pourquoi nous l’aimons ou encore que représentent ces acteurs dans notre vie !
Par fredgri, le 6 septembre 2011
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Scénariste :
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Genre s :
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Sortie :
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ISBN :
9782205067026
Notre avis sur Pour en finir avec le cinéma
Assez bizarrement, je suis resté plutôt mitigé après avoir refermé la dernière page de cet album/essai.
D’une part, nous avons à faire à un artiste passionné par son sujet, qui le ressent très profondément, sans concession. Et cette passion vibre à chaque page, dans chaque échange entre les protagonistes. On sent bien que derrière les choix de répliques et de cases, derrière les allusions, il y a des références plus pointues à des réalisateurs, des films, des scènes particulières. Ces références ne sont pas toutes évidentes, mais c’est justement l’atmosphère qui s’en dégage qui donne toute la profondeur à la démonstration. On est en plein hommage au cinéma, un hommage intime, intense, qui s’insinue très loin.
Mais, très vite, le discours de Blutch se radicalise un chouilla, pour rejoindre ce débat qui condamne l’industrialisation d’un certain cinéma. Du coup, il fait des amalgames et sous le prétexte qu’il s’agit d’une industrie de masse qui génère du fric lui refuse le droit d’être simplement appelé un art ! Oubliant par la même que le cinéma ça n’est pas seulement une histoire "d’industrie", mais qu’il peut aussi s’agir d’expression artistique, de regards d’auteur, de réflexions formalistes etc. Comme si le mot "Art" était une nouvelle fois une distinction réservé à des médiums plus nobles, le même style de propos qu’on peut retrouver au sujet de la BD par exemple. Je n’ai pas forcément envie d’aller me lancer dans un débat autour de ces réductions, je pense que cette notion d’Art est avant tout subjectif et absolument pas universelle, tant elle est remplie d’exemples et de contre exemples, c’est simplement que parfois ça en devient rébarbatif.
Alors oui, Blutch défend cette idée de mémoire collective, de ces figures qui font partie de nous, qui ont participé à cette vision qu’on se fait du monde qui nous entoure, que le cinéma c’est la vie et qu’on doit se souvenir de ces acteurs, de ces intrigues ou ces répliques qui hantent notre histoire. Et je trouve que ce cinéphile passionné rend cet album vraiment captivant, il nous permet de glisser entre les hommages visuels, on le rejoint en nous rappelant, nous aussi, de certains films qui ont laissé des empreintes indélébiles. Un mouvement de jupe, un regard ou un baiser, ils restent en nous et ressurgissent régulièrement. Peut-être n’avons nous juste pas une vision aussi absolutiste de cette passion, mais qu’importe.
Ensuite, encore une fois, dès que le ton devient un peu plus pédant, sans concessions, il devient tout de suite plus difficile de s’accorder avec tout ce qui est dit, et là ce sont d’autres passions qui s’expriment ou qui ont envie de s’exprimer.
Mais le lecteur doit avant tout saisir qu’il s’agit ici du regard d’un cinéphile, qu’il n’y a que très peu de vérités absolues dans ces cas là. Nous nous retrouvons devant une expérience de spectateur qui parle de sa passion, l’étaye avec des sensations personnelles, des passerelles vers sa propres vie intime, il relaie des témoignages, des citations qui restent quand même très orientées, mais c’est la règle du jeu des impressions subjectives, bien sur !
Donc oui, je suis assez mitigé parce que je suis loin de partager l’orientation que prend en partie l’album. Il n’empêche que cet album se lit d’une traite, qu’il amène des réflexions intéressantes et que c’est graphiquement sublime.
Vous aimez donc Blutch, alors ne vous posez plus la question…
Par FredGri, le 6 septembre 2011
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