Pour une fraction de seconde

L’an 1855. Londres. Eadweard Muybridge quitte l’Angleterre pour tenter sa chance aux États-Unis.
Arrivé à New York, il trouve rapidement un travail de libraire. Pendant 5 ans, il vend des livres mais le jeune s’ennuie. Il décide, à 25 ans, de partir dans ce nouvel État nommé Californie.

A San Francisco, il reprend son métier de libraire. Sur place, il retrouve aussi un ami de New York, qui travaille chez un photographe. Ce procédé va intriguer Eadweard. Cinq années plus tard, il a vendu des livres, des photos et des lithographies, mais ce n’est pas le rêve américain qu’il espérait. Il veut retourner à New York et prend la diligence. Après un voyage de 10 jours, un accident va stopper ce périple. Muybridge fait partie des survivants et va rester 9 jours dans le coma. Il va terminer sa convalescence en Angleterre. Ainsi, il échappe à la Guerre de Sécession. Lors d’un séjour en France, il s’intéresse à la photographie. il achète du matériel et revient à San Francisco, où il retrouve son ami Silas Selleck. Muybridge ne se voit pas travailler en studio. Il a besoin d’espace et s’en va photographier la nature. Il va aussi prendre des photos de la Napa Valley, de la prison de San Quentin et du tremblement de terre d’octobre 68. Muybrigde gagne en notoriété. Ses paysages de l’Ouest font le tour du Monde. Mais Muybridge ne va pas en rester là car il a d’autres idées concernant la photographie…

Par berthold, le 2 octobre 2024

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Notre avis sur Pour une fraction de seconde

Guy Delisle, avec cette nouveauté Pour une fraction de seconde, s’intéresse à la vie d’Eadweard Muybridge (1830-1904). Avec l’histoire de cet homme, l’auteur raconte aussi l’évolution de la photographie et la naissance du cinématographe.

Je ne connaissais pas le nom d’Eadweard Muybridge jusqu’à ce que je lise ce roman graphique. Mais tout le monde a en tête la fameuse photo du cheval au galop. Elle a été prise par Muybridge. Delisle va s’intéresser à son histoire, au personnage aussi, mais surtout à ses travaux, ses recherches pour améliorer ses photos, les appareils qu’il a conçus pour pouvoir réaliser ces clichés qui feront le tour du Monde et qui, encore aujourd’hui, sont disponibles dans des livres de Muybridge.

Le récit de Delisle est vraiment passionnant et instructif. Le lecteur y apprend énormément. Il va aussi y croiser diverses personnalités qui ont côtoyé Muybridge dont Edison et bien d’autres comme les Frères Lumière, Méliès… Mais c’est la rencontre avec Leland Stanford, homme d’affaire qui s’est enrichi avec la construction du chemin de fer, et par son obsession à montrer le vrai mouvement d’un cheval au galop, que Muybridge va devenir célèbre. Cette partie du récit où il cherche comment faire la photo qui immortalisera le galop d’un cheval est le moment le plus fort du récit. Le scénariste va aussi parler de la période obscure de la vie de Muybridge, comme ce jour où il fut un meurtrier !

Delisle maitrise à la perfection sa narration, n’hésitant pas, par moments, à s’adresser aux lecteurs.

L’artiste fait un merveilleux travail. Son dessin est si parfait, si efficace. C’est fort bien rythmé et il parvient même à nous surprendre lors de quelques scènes remarquables. Le choix de ces couleurs, de ces tons de gris, apporte énormément à la beauté de ces planches.

Le lecteur retrouvera aussi les photographies d’époque évoquées dans le récit.

Pour une fraction de seconde est un très bon titre pour cette œuvre magnifique, signée Guy Delisle, que je vous invite à lire, sans hésiter un instant.

Par BERTHOLD, le 2 octobre 2024

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