Poussière d'Os

On connait Ben Stenbeck sur ses travaux avec Mike Mignola, on le découvre ici en auteur complet pour la première fois, avec un album qui se révèle comme l’une des très belles surprises de cette rentrée.

Le cadre de ce récit peut sembler classique en soi, un monde post apocalyptique, une histoire de survie en milieu ultra hostile, des monstres, des cannibales et un jeune héros débrouillard qui arrive à se faufiler hors des filets de ceux qui veulent le piéger… Mais pourtant, Stenbeck tire très habilement son épingle du jeu en animant un scénario plein de rebondissements, mêlant l’étrange à l’action, tout en évitant de se perdre dans des explications inutiles. Ainsi, on ne sait pas quel est ce monde, comment il a pu devenir ce qu’il est, qui sont ces personnages, ces créatures… On avance en prenant les choses comme elles viennent et franchement c’est très bien comme ça. Une sorte de SF brute de décoffrage, qui garde ses mystères, mais qui permet néanmoins de développer des personnalités plutôt attachantes, tout en suivant une intrigue extrêmement bien construite et captivante.

Alors, c’est vrai, nombreuses questions restent sans réponses, mais elles permettent d’entretenir une ambiance impalpable ou l’on imagine ce qui peut se cacher dans les zones d’ombres. Après tout, est-ce que ça a vraiment de l’importance de savoir d’où vient cet ado ? Son nom, s’il a eu des parents… De quelle planète vient l’AI, à quoi vont servir ses études ? Tout un ensemble de points d’interrogation qui, de toute façon, ne gêneront pas la lecture, ni empêcheront d’en apprécier le rythme et tout ce qui s’en dégage.

Poussière d’os confirme l’incroyable talent de cet artiste qui dévoile de grandes qualités de scénariste, en plus d’être un dessinateur hors pair.
Un album que je vous conseille vivement de découvrir, sans plus attendre.

Par FredGri, le 17 septembre 2024