Poussières

Quand j’ai ouvert la première fois ce volumineux album, je suis tout de suite tombé sous le charme du dessin de Michaël Ribaltchenko ! Un très beau noir et blanc, très contrasté. Et même si je suis plus fan de la première partie que de la seconde ou l’artiste affiche très clairement son admiration pour Mignola, la magie opère tout du long, fascinante, voir même hypnotique !
On entre dans cet univers aux contours fantasy, sans pour autant trop approfondir. L’auteur se concentre sur les Airinites, sur le chevalier Torsechêne et sur les deux esprits. C’est peut-être, du coup, un peu frustrant, car l’univers en lui même est légèrement mis de côté, de même que les petites pistes qui se présentent, comme les deux perso que l’on croise au tout début, qui n’ont absolument aucune importance !

Car, quand bien même le dessin transcende l’album, le scénario manque parfois de "finition" et souffre de quelques petits déséquilibres. Ainsi on a du mal à complètement saisir le but de la quête des héros, la deuxième partie est assez rondement menée, comparativement à la première qui est particulièrement digressive, et je trouve que l’argument final manque de cohérence, c’est un peu gros ! On a tout du long le sentiment que l’auteur aurait aimé traîner davantage en longueur, en axant son récit sur le voyage, sur les rencontres, mais qu’il a du écourter un peu plus son intrigue afin de la concentrer davantage sur le propos.
Ce qui donne un album assez tangent, qui nous en met plein les mirettes, qui est éblouissant, carrément, mais qui laisse dubitatif scénaristiquement !

C’est d’autant plus dommage que l’univers et l’idée qui porte le récit sont bourrés de potentiel, il y avait vraiment matière à bien s’éclater !

Alors, encore une fois, prenez du temps pour bien vous immerger, tout de même, dans cette histoire, régalez vous les yeux avec ces magnifiques planches et surveillons de très près cet artiste qui n’a pas fini de faire parler de lui !

Par FredGri, le 24 juin 2016