PPPPPP
Tout pour "la"

Ce manga, récemment lancé dans la collection Nobi Nobi, raconte le destin de Lucky, septième d’une fratrie composée uniquement de génies du piano, comme leur père. Tous sont incroyablement doués, sauf Lucky. Il va ainsi être rejeté par son géniteur, entraînant le divorce de ses parents.

Mais Lucky est-il vraiment sans talent ? Il semble qu’il soit capable, progressivement, de gommer ses faiblesses, les fameux « P ». Car « PPP » est l’abréviation de « pianississimo », ce qui – en musique – désigne des notes encore plus faibles que « pianissimo ». Alors, que dire d’un « PPPPPP » !
Dans ce shônen, la quête du héros est donc de développer son art musical pour ne plus traîner de « P »… Un objectif pour le moins original et inédit en matière de manga.

Le manga parle, certes, de musique, mais surtout des relations intrafamiliales

Cette série parle, certes, de piano, mais le thème récurrent est finalement bien plus universel. C’est celui de la famille, de la manière d’élever et de traiter un enfant, des liens parents-enfants et frères et soeurs. On le sent tout au long du livre, avec une certaine émotion. Mapollo 3 mise beaucoup sur cet aspect, au point parfois – et c’est dommage – de tomber un peu dans la mièvrerie.

La manière de l’auteur d’imager les partitions jouées par les jeunes prodiges est assez épatante, tout comme sa façon de dessiner la musique. Les notes semblent bel et bien vibrer au coeur des pages. On regrette même que les planches dédiées aux instants de musique ne soient pas plus nombreuses dans le livre. Le mangaka devrait davantage partager les émotions ressenties par les auditeurs pour mieux valoriser le talent des protagonistes.

Cette série s’avère donc assez sympathique et pourrait encore gagner en force si Mapollo 3 met mieux en avant la magie générée par les musiciens et leurs instruments.

Par Legoffe, le 2 juin 2023