Prézizidentielle

Alors bien sur, cela ne s’arrête pas seulement à retranscrire les divers propos juvéniles, car Julie Pagis s’intéresse avant tout aux sources de ces discours enfantins, ce qui les amène à parler de ça plutôt que ça, à s’attarder sur l’image en passant le discours au second plan, à répéter les idées de leurs parents, de adultes qu’ils côtoient, reformulant certains à priori, se moquant de telle coiffure et ne gardant en fin de compte que quelques noms plus médiatisés…

Et tout l’intérêt de cet album réside dans cette analyse des comportements, bien plus que dans les échanges des enfants eux même. On se doute bien qu’on n’est fondamentalement pas dans un album traitant de la politique, mais bel et bien dans une vision que peut avoir un jeune public particulièrement réceptif au bal médiatique, sur des personnages qui se débattent à la télé. On ne parle donc pas ici de grands enjeux nationaux, mais des sujets qui font réagir, comme Trump, Le Pen, les migrants etc.

Progressivement, j’avoue que j’ai eu le sentiment que ça tournait un peu en rond tout de même. Certes c’est pertinent, mais une fois qu’on a saisi le processus et les diverses réactions qui reviennent sans cesse on se dit qu’on a fait le tour.
Il n’empêche que c’est intéressant de se tourner vers cette façon de refléter un langage politicien qui a tendance à se servir des médias et des agences de comm pour se formater et influer sur son auditoire.
Car la politique c’est surtout une fois que les élections sont passées qu’il en est réellement question…

Par FredGri, le 29 juin 2017