Primo Levi

Un Primo Levi âgé vient raconter son expérience des camps de la mort nazis devant une école primaire turinoise. Il vient témoigner du génocide juif et de la façon dont il est parvenu à survivre, perpétuant la mémoire de la Shoah.

Par v-degache, le 24 juin 2022

Notre avis sur Primo Levi

Si le nom de Primo Levi est connu de tous, son témoignage de l’univers concentrationnaire à Auschwitz a été et est toujours lu et relayé, notamment à travers son ouvrage Si c’est un homme (1947), certaines parties de sa vie le sont moins. Matteo Mastragostino au scénario et Alessandro Ranghiasci au dessin tentent de remédier à cela avec ce Primo Levi édité par Steinkis, ou plus exactement grâce à une nouvelle édition colorisée par Alessandra Alexakis, la précédente étant sortie en 2017.

Si les romans graphiques biographiques, plus ou moins intéressants, s’accumulent dans les bacs, le travail des Italiens est ici intéressant de par les choix faits en termes de narration, axant une partie du récit sur la période de la vie de Primo Lévi gardant encore une part de mystère, à savoir son engagement dans la résistance qui a précédé son arrestation puis sa déportation, ou en choisissant de ne pas traiter son décès dont les causes sont aussi sujettes à caution.
C’est à travers une intervention en classe de primaire fictive que les auteurs font raconter sa vie à un Primo Levi âgé. Le dessin d’Alessandro Ranghiasci réussit pleinement à représenter la dureté et l’horreur d’Auschwitz. Visages et corps affaiblis, déshumanisation, extermination, parviennent à être traités à la fois avec une certaine pudeur, tout en ne cachant pas la réalité des camps.

Primo Levi est une belle biographie qui, sans être exhaustive, réussit à mettre en image l’enfer d’Auschwitz, et le nécessaire devoir de mémoire d’une période dont les survivants auront bientôt disparu.

Par V. DEGACHE, le 24 juin 2022

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