PRINCES D'AMBRE (LES)
L'aveugle et le fou

A la tête de plus d’un quart de million d’hommes recrutés dans les mondes d’Ombre, les deux Princes se lancent à l’assaut d’Ambre, Bleys conduisant l’infanterie à travers les terres d’Ombre et Eric prenant le commandement de la flotte.
Après avoir négocié avec ses autres frères pour obtenir d’eux au mois une certaine neutralité dans le conflit, au mieux un libre passage à travers les Ombres, Eric vogue vers son destin sur le navire Amiral.
Les épreuves et les obstacles dressés par Eric vont laminer les deux corps expéditionnaires, tempêtes, Léviathans, maladies et incendies se conjuguent aux armées d’Eric pour amener Bleys et Corwin à un cuisant échec dont les conséquences seront terribles pour ce dernier.

Il n’est pas toujours aisé de transposer un roman en bande dessinée, Nicolas Jarry y parvient avec une apparente facilité déconcertante. Le récit est fluide, tout en gardant la puissance un peu magique de ces épopées de médiéval fantastique, et l’histoire y gagne en lisibilité.
Les rapports entre Ambre et Ombre sont clairement définis, d’une part, le réel qui est Ambre, et d’autre les univers suscités par la volonté mentale des enfants d’Oberon, les Ombres, qui ne sont que des reflets d’Ambre.
Ayant mis en évidence cette relation un peu ardue pour les non initiés, Nicolas Jarry nous offre un récit épique où la politique se joue dans ce tome entre les neuf frères qui nous dévoilent un peu leur caractère. Leurs quatre sœurs ne s’impliquant pas encore dans le conflit qui va se dérouler.
Cet épisode qui oppose directement Eric et Corwin dans une succession d’actions de guerre, sur mer et sur terre est l’occasion de mettre également en évidence les rapports ambigus qu’entretiennent les Princes entre eux. Conflits de pouvoir et d’intérêt, alliances et traitrises sont au programme de ce scénario où le sang et la douleur des armées n’aura d’égal que la peine infligée par Eric à Corwin.

Voici un second tome que l’on ne lâche pas avant la dernière case, d’autant que le dessin de Benoit Dellac restitue avec fougue toute l’ardeur et la puissance des batailles où s’affrontent hommes et créatures étranges appelées des Ombres.
Les scènes de mer sont particulièrement spectaculaires et ses monstres impressionnants. Mais, à coté du spectacle grandiose des éléments déchainés, ses plans rapprochés des différents acteurs, leurs regards qui laissent filtrer toutes leurs incertitudes ou leurs scélératesses contribuent tout aussi efficacement à porter le récit.

Un second tome qui nous entraine un peu plus dans l’univers des neuf Princes d’Ambre, avec un récit tumultueux et un dessin dynamique.

Par Olivier, le 12 mars 2011