PRINCESSE SARA
La guerre des automates

 
Ce dixième rendez-vous dans l’univers victorien légèrement steampunk de la série Princesse Sara offre propose une fois encore un épisode très théatral. Théatral parce qu’il offre visuellement tout ce qu’un spectacle du genre peut offrir, avec costumes finement travaillés et accessoires sophistiqués, mais théatral aussi dans son scénario qui nous amuse, en marge de l’intrigue principale, avec quelques quiproquos ou encore cette demande en mariage en forme de running gag ; ou de running drame, devrait-on d’ailleurs plutôt dire !

Le titre "La guerre des automates" de ce tome 10 n’est pas usurpé. On n’est plus dans des disputes adolescentes entre les personnages comme ça a pu être le cas dans les premiers tomes : on est depuis quelque temps clairement ancré dans des stratégies d’adultes visant à nuire à autrui ; en l’occurrence à Sara Crewe. Sauf que ces situations de rivalité (et cela, notre héroïne le fait bien remarquer) transpirent la puérilité dans cet album, ce qui discréditerait complètement les choses si on n’était pas dans de la bande dessinée pour un public adolescent.

Sara Crewe est un membre de plus dans son nouveau club d’experts en automates. On apprend aussi qu’elle est la onzième et que sa voix pourrait arbitrer un débat qui jusque-là mettait cinq membres en désaccord avec les cinq autres. Le sujet en question est l’opportunité ou non d’armer de futurs automates. Il y a donc le camp de ceux qui ne le souhaitent pas ; duquel Sara se revendique, et le camp de ceux qui arguent qu’avoir des armes permet non pas d’attaquer mais de se défendre. Ce cas de conscience est soulevé dans la fiction, il est carrément d’actualité "dans la vraie vie", notamment aux Etats-Unis ou chaque tuerie vient réouvrir le débat sur la libre et constitutionnelle possession des armes à feu. On attendra la suite du récit pour savoir comment va être traitée la question : des automates armés apparaîtront effectivement dans ce tome, ils jetteront une ombre de terreur sur un monde qui jusque-là, malgré les coups bas qui s’y jouent, gardait des airs de monde "civilisé" !

Un bon tome qui attend sa suite et qui nous laisse avec une Sara… "dans de beaux draps" !
 

Par Sylvestre, le 7 octobre 2017