PRINTEMPS SUIVANT (LE)
Vent lointain

Du haut de sa belle quarantaine, Margaux est une femme épanouie avec pour bagage un fort caractère. Dynamique à souhait, elle croque la vie à pleines dents tout en la partageant avec sa fille, son copain Pacco et la fille de ce dernier. Installée depuis peu au Pays basque, elle s’assume volontairement pour ne pas dire autoritairement parfois au détriment de ses proches qui le lui retournent bien. Aussi, entre les décisions unilatérales, les coups de gueule, les petits compromis et les claquements de porte, chacun tente d’y trouver sa place. Autant dire que ce printemps risque d’être bien ventilé.

Par phibes, le 15 novembre 2020

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Notre avis sur PRINTEMPS SUIVANT (LE) #1 – Vent lointain

Alors que nous ne l’avions plus revue depuis sa participation en 2015 à la série La femme parfaite est une connasse, Margaux Motin revient donc sur les étalages dans un exercice qu’elle n’a, à ce jour, jamais pratiqué. En effet, blogueuse de longue date et adepte d’illustrations, cette artiste a décidé à l’occasion de cet album de se lancer dans la réalisation d’une bande dessinée, avec ses vignettes, avec ses techniques narratives…

Restant dans ce contexte qui la caractérise, à savoir narrer son propre vécu, Margaux Motin nous ouvre les portes de son intimité et nous invite à découvrir de nombreuses séquences de sa vie de couple avec enfants. Elle nous invite à entrer dans son existence de femme à part entière, parsemée de bonheur, d’amour mais surtout de belles fanfaronnades. En effet, l’auteure n’est pas du genre à jouer dans le camp du « simple » témoignage, préférant aller bien au-delà de celui-ci pour nous divertir. De fait, elle opte pour une sorte d’autodérision qui lui permet de transformer son aura féminine sur le papier en une femme de caractère pour le moins extrême, exubérante, extravertie, presque insupportable.

Le message ainsi passé révèle un état d’esprit débridé. Margaux Motin trouve des situations qui ont l’avantage d’être au plus proche de la réalité, qu’elle a due vivre, et les extrémise, les parodie pour en faire des gags. Le résultat est excellent et d’un côté, on rit de bon cœur. De l’autre, on ne peut s’empêcher de plaindre Pacco et les deux filles pour pouvoir supporter une telle furie.

Au niveau du dessin, on retrouve le trait propre à l’artiste qu’elle a su peaufiner avec justesse tout au long de sa carrière de blogueuse. L’on concèdera qu’il bénéficie d’une réelle fraîcheur, d’une modernité, d’un dynamisme qui siéent bien à la personnalité de la dessinatrice et d’un humour comme elle sait le dispenser qui fait mouche.

Une première volée de scènes de vie marrantes, croustillantes, énergisées, qui, dans les dernières pages, vont prendre un sacré coup de grisou. Ouch ! Ça fait mal et on attend le deuxième volet pour repartir d’un meilleur pied.

Par Phibes, le 15 novembre 2020

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