Proies Faciles
Vautours

Irina est une jeune lycéenne adoptée alors qu’elle était petite. Depuis quelques temps, elle s’inquiète, elle a le sentiment d’oublier des passages de sa vie récente. Se pourrait-il qu’on l’ai hypnotisée ou droguée ? Elle reçoit alors un message d’un inconnu, accompagné d’une photo représentant une jeune ado nue. L’expéditeur affirme que c’est elle… Irina, bien qu’elle soit sûre que ça n’est pas le cas, se pose néanmoins des questions. Quelques mois plus tard, elle est retrouvée morte dans sa chambre, visiblement suite à une prise massive de médicaments. Les Inspecteurs Tabares et Sotillo sont envoyés sur place pour constater les circonstances du décès. Mais des éléments clochent, ils creusent et découvrent une affaire bien plus sombre et malsaine…

Par fredgri, le 26 janvier 2024

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Notre avis sur Proies Faciles #2 – Vautours

Miguelanxo Prado est de retour, nous entraînant, sept ans après le premier volume de Proies Faciles, dans une sombre histoire de trafic de photos pédophiles.
Toujours fidèle à cette idée d’une série coup de poing, l’artiste s’attaque cette fois à ce fléau qui montre de plus en plus le bout du museau dans notre société moderne rongée par ces démons crapuleux.

De plus en plus, les affaires traitant de la maltraitance enfantine, des abus d’adultes et de ce commerce de dégénérés, émergent dans les débats publics, révélant de nombreux scandales, parfois étouffés par des notables bien placés, impliqués jusqu’au cou.
Avec ce second volume, Prado dénonce donc les méandres d’un système souterrains nébuleux ou il est parfois difficile de simplement trouver des pistes pour retrouver les « consommateurs » de cette industrie infernale. Tout commence par le suicide apparent d’une ado qui vient de découvrir ce qu’on lui fait subir et comment on le lui fait oublier, à grand renfort de drogues. Les deux inspecteurs, à la tête de ce qui sera désormais une série, en charge de l’enquête, remontent progressivement les quelques pistes qui se présentent, interrogent les parents, les amis, ses professeurs et dressent petit à petit le portrait d’un réseau ou seraient certainement mouillés de nombreux hommes d’influence.

Et même si le fond de l’intrigue reste assez « classique », que de nombreuses œuvres ont déjà traité du sujet auparavant et continueront de le faire ensuite, le scénario de Prado est extrêmement bien ficelé. Il ne tombe jamais dans le glauque racoleur, ni dans le démonstratif malsain. Il n’est visiblement pas non plus question de « voir » les choses, mais de prendre conscience de l’ampleur de l’affaire. Toutefois, il n’y va pas par quatre chemins, dressant un violent réquisitoire contre l’un des grands fléaux de notre société et contre l’action de dissimulation opérée par des hommes de loi souvent sans scrupule.

Graphiquement, l’artiste est en très grande forme. L’album est magnifique, des couleurs directes très texturées, des cadrages particulièrement pensés, très précis et le sentiment général d’une très grande fluidité narrative. On est impressionné par la virtuosité du maître.

Un album qui ne laisse pas indifférent, qui fait réfléchir et qui fait froid dans le dos…

Vivement recommandé.

Par FredGri, le 26 janvier 2024

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