Pyongyang

 
Pyongyang ouvre le rideau (de fer) sur le quotidien d’expatriés occidentaux en Corée du Nord au travers l’expérience (professionnelle) de Guy Delisle.
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

Notre avis sur Pyongyang

 
Fruit de cette nouvelle tendance auto-biographique, Pyongyang n’est cependant pas l’œuvre de quelqu’un qui a quelque chose a raconter mais qui n’a jamais tenu un crayon. En effet, par son récit, on apprend que Guy Delisle travaille dans le monde de l’animation. C’est d’ailleurs très surprenant : apprendre l’existence de cette sous-traitance relative au monde de l’animation dans un pays comme la Corée du Nord !!!

Du dessin donc (ne le cachons pas, à la limite du croquis), mais aussi et surtout un très intéressant témoignage sur des choses que l’on savait déjà, ou qu’on pensait savoir mais que l’on se fait confirmer : des guides imposés aux "visiteurs" par le régime, présents comme des sangsues ; des autochtones formatés, des monuments démesurés écrasant de leur ombre un peuple robotisé et sans initiative possible…

Il n’est pas besoin de rappeler que la Corée du Nord est la dernière dictature marxiste, qu’elle est dirigée par Kim Jong Il, égocentrique et incontrôlable personnage politique, fils de Kim Il Sung, décédé mais néanmoins chef suprême éternel… tout un programme !

On arrive avec cette BD à la dure limite où l’on rirait presque de cette situation pourtant plus que déplorable. Ce qui fait de Pyongyang une bande dessinée plaisante par son côté humoristique, mais affichant tout de même une ambition d’information.

C’est donc un complément original indispensable à la culture de ceux qui s’intéressent à ce pays insondable et qui n’ont pas forcément beaucoup de documents à se mettre sous la dent. Car hormis très peu de livres comme Les aquariums de Pyongyang (sur les camps de travail) ou différents reportages télé multi-rediffusés (famine en caméra cachée, festival du cinéma asiatique, documentaires sur les sites touristiques ou sur la frontière quasi inviolable…), la Corée du Nord reste un mystère planétaire – vous me direz, à l’heure de Google Earth, on imagine bien que dans les très hautes sphères, d’autres en savent plus que nous… Mais nous, on n’est pas dans les hautes sphères, pas vrai ?

Nota : Ne vous laissez pas surprendre par le prix, malgré les 176 pages du livre, assez élevé…
 

Par Sylvestre, le 12 septembre 2005

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