QUARTIER FOVELA
Tome 1

La Fierté-aux-Fraises est une petite commune rurale de 92 habitants bien (trop) tranquille qui, suite à la volonté de son maire, a vu sa population augmenter de plus de 300%. En effet, celui-ci a décidé de créer une cité regroupant plusieurs collectifs baptisée « le Quartier Favela ». Autant dire que l’initiative municipale n’est pas du genre à plaire à la population autochtone très pépère qui voit là une invasion caractérisée de personnes n’obéissant pas aux mêmes règles sociales et culturelles. Aussi, cette différence se ressent dans les rapports entre certains, frictionnelle mais surtout… complémentaire !

Par phibes, le 12 avril 2021

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Notre avis sur QUARTIER FOVELA #1 – Tome 1

En ces premiers mois de 2021, les éditions Bamboo ont décidé de mettre à l’honneur le travail de scénariste de Stéphane Louis. Alors que paraît dans Grand Angle, L’homme sans sourire, l’auteur fait un saut de côté pour aborder la collection humour du même éditeur. C’est ainsi que pour la première fois de sa carrière, il se prête au jeu du strip et du gag. Pour ce faire, il a opté de narrer en sketchs les tribulations d’un village qui subit intra-muros un choc culturel d’importance due à la création d’une cité urbaine.

L’initiative est des plus sympathiques par le fait qu’elle a le mérite de se nourrir ouvertement de problèmes de société (intégration, racisme, différence de culture…) et de les restituer sous une forme comique, décomplexées et sans critique. Stéphane Louis nous livre de bonnes petites séquences dans lesquelles « s’affrontent » verbalement des personnes d’âge mur et des jeunes d’origines diverses et qui, somme toute, malgré leurs différences, finissent par s’apprécier.

A l’appui d’un gag par planche, le message humoristique passe sans encombre géré avec tact et sans excès, dans des coups de gueule et de rabibochage, par un scénariste qui lorgne inéluctablement vers le bon vivre tous ensemble. Le divertissement est donc de mise, porté par l’animation d’un petit groupe de personnes récurrentes dont certaines forts en gueule qui se veulent bien attachantes.

Evidemment, l’intervention graphique de Leogrin, dessinateur italien issu de la scuela del fumetto de Milan, renforce le côté sympathique de cet album. En effet, grâce à un trait semi-réaliste classique bien maîtrisé et pour le moins dynamique, l’artiste se permet de gérer une galerie de portraits bien gentillets, chacun de ces derniers se distinguant grâce à sa spécificité apparente. L’opposition vieille France/jeunes des cités se veut bien rafraichissante, confortée par un jeu d’expressions bien géré.

Un bon petit moment de détente et de générosité que tout le monde peut déguster sans modération.

Par Phibes, le 12 avril 2021

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