QUATRE SOEURS (LES)
4 saisons

Les romans autour des quatre sœurs de Malika Ferdjoukh ont très vite eu beaucoup de succès, devenant pratiquement des classiques, allant même jusqu’à avoir une précédente adaptation en bd chez Delcourt, dessinée par Cati Baur !
Ici, même si l’on reste dans le domaine de la BD on est tout de même bien plus dans le cadre de textes illustrés que réellement mis en scène dans une planche. Mais qu’importe, car le charme opère tout de suite. Le tout est découpé en quatre saisons qui présente chacune des mini-chapitres de deux planches mettant en scène l’une des quatre sœurs de Charlie (L’ainée n’ayant droit à ses propres deux planches qu’à la toute fin). Ainsi, Malika Ferdjoukh peut se concentrer sur un trait de caractère, sur une petite situation rigolote, sans forcément alourdir le tout avec des morales trop rébarbatives.

Le ton est résolument léger, voir même plutôt optimiste. Car ces filles, habituées à ne pas se laisser intimider par la vie, ne se lamentent pas sur leur sort, il y a toujours une petite leçon à tirer des évènements, une leçon qui permet d’aller de l’avant ! Les auteurs dédramatisent la moindre tension et la lecture est vraiment très très agréable, d’autant que le propos est généralement universel et très fédérateur !
Bien sur il y a des constantes, le caractères des unes et des autres, comme par exemple Bettina qui ne pense qu’à son physique et finit toujours par se ridiculiser devant les beaux garçons qu’elle croise ou bien Hortense la solitaire qui aime lire… Ces filles on les suit, on s’y attache car elles ressemblent tellement à toutes celels que nous avons nous même croisé.

Malika Ferdjoukh développe donc une écriture très subtile, autant attachée aux petites choses du quotidien qu’au grandes questions existentielles qui traversent le crane de ces jeunes héroïnes. De plus elle sait aussi échapper aux archétypes grossiers ou il aurait pu être facile de s’enfermer. Bien sur elle ne peut pas complètement les abstraire, néanmoins toute la finesse de ces portraits tient justement dans ces variations, dans cette volonté de ne pas se contenter d’une approche trop lisse. Parce qu’en effet c’est frais et très enlevé, malgré tout l’écrivain parle aussi de choses plus profondes par-ci par-là, telle que l’image de soi, la famille, l’intégration etc.

Ces quatre sœurs se transforment donc progressivement en très bonnes copines, de celles qu’on aimerait croiser de temps à autres pour discuter, pour aller voir un film ou boire un verre… Retenez bien leur visage, elles vont vous faire craquer !

Par FredGri, le 9 juin 2013