Reanimator

En 1910, dans le Massachusetts, deux brillants étudiants en médecine s’engagent dans des recherches afin de mettre au point un sérum capable de redonner la vie. L’un d’eux est, en effet, persuadé que le corps humain répond à des lois proches de la mécanique et qu’il suffit de trouver le bon produit pour relancer l’organisme.

Tous deux mènent des essais secrets à l’université, utilisant des cadavres d’animaux. Mais, bientôt, ils décident de mener leurs expérimentations sur des dépouilles humaines. Le premier essai qui va suivre engendre des résultats effroyables. Pourtant, les deux étudiants n’abandonnent pas et vont s’engager dans une épopée macabre proche de la folie.

Par legoffe, le 1 janvier 2001

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2 avis sur Reanimator

Et pourtant je ne suis franchement pas amateur de ce genre de récit d’horreur avec des morceaux de corps, des cadavres découpés etc. Mais ici l’auteur réussi à davantage mettre l’accent sur le personnage inquiétant et déshumanisé de West plutôt que sur ses séances de charcutage, ce qui rend finalement l’ensemble très prenant, on ne comprend pas trop ce gars qui semble bien plus intéressé par ses expériences que par les humains qui l’entourent.
Je me souviens avoir vu un bout du film et je suis assez content de voir que Calvez ne tombe pas dans le gore pour le gore et une facilité toute visuelle qui aurait pu rendre le sujet plus sensationnaliste qu’à la base.
car ce qui est important, c’est que le récit et surtout le personnage principal sont effrayant par cette froîdeur qui ne permet aucune identification, aucun rapprochement avec ce qu’on lit, on évolue globalement dans un autre univers glauque et distant et même la fin de nous émeut absolument pas parce qu’il ne s’est créé aucun lien avec les protagonistes de ce récit. Effet amplifié par le graphisme très brut, sans fioriture ou transparaît néanmoins l’âme de l’auteur, sa vibration. Et c’est ce que j’ai trouvé de plus touchant en fin de compte, ce regard posé sur une histoire incroyable, cette façon de nous montrer avec des traits tremblants, des teintes aux limites du morbide… J’ai beaucoup aimé ce style !

Par FredGri, le 10 mai 2008

Cet album est l’adaptation d’une nouvelle de Lovecraft intitulée Herbert West, réanimateur. Elle fut publiée entre 1921 et 1922 dans le magazine Home Brew. Ce fut même la première parution « professionnelle » de ce prolifique auteur si je me réfère aux informations données sur le site officiel Reanimator.fr, par Florent Calvez lui-même.

L’auteur n’en est pas à sa première adaptation de Lovecraft. On lui doit déjà U29, paru en 2005. Néanmoins, le style n’a rien de commun avec ce dernier ouvrage. Reanimator montre même une autre facette du travail de Calvez. Le dessin est loin de ses habitudes. Il a choisi, cette fois, le crayonné plutôt que les aplats noirs pour la mise en couleur. Et, puisque je parle de couleur, notons que Calvez a opté pour le monochrome. Ces choix sont somme toute logiques vu le thème de la nouvelle. L’histoire, en effet, est assez morbide et pesante. Autant dire que l’esprit graphique respecte parfaitement l’œuvre originale !

Nous voici donc « moralement » en condition pour suivre les expériences peu ragoûtantes de Herbert West et de son ami Philip. Ce dernier est un étudiant en médecine doué mais il n’est pas doté du génie de West. C’est lui qui raconte, en off, leur terrible parcours, depuis l’université jusqu’aux champs de batailles de la Première Guerre Mondiale, en passant par leur ouverture d’un cabinet dans une petite ville provinciale américaine.

Le récit est efficace et donne envie de dévorer le livre de bout en bout. Impossible de s’arrêter avant d’avoir découvert le dénouement. Le scénario, pourtant, s’installe – au bout d’un moment – dans une certaine monotonie, lorsque les essais se poursuivent et se soldent par des échecs. La piste choisie par Lovecraft manque parfois un peu d’action. Certains aspects auraient pourtant pu permettre d’accroître encore l’angoisse et l’horreur, peut être en mettant l’accent sur les dégâts causés par les sortes de zombis que vont créer Herbert et Philip.

Les clins d’œil ne manquent pas, d’ailleurs, et Lovecraft s’est largement inspiré de classiques de la littérature fantastique. Impossible de ne pas penser, à certains moments, à Frankeinstein, par exemple.

Voici donc une adaptation réussie. Si le rythme manque parfois d’intensité, il est difficile de quitter la lecture avant son terme. C’est déjà un gage de qualité !

Par Legoffe, le 6 avril 2008

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