Rébétiko (La mauvaise herbe)

Athènes, un matin d’octobre 1936, un homme se réveille doucement… Après avoir terminé sa cigarette du matin il s’en va enfumer la ruche comme il dit, sur laquelle le soleil s’est déjà levé depuis un bon moment, accompagné de son petit frère de bois, son bouzouki.
Cet homme s’en va donc retrouver ses amis pour jouer du Rébétiko, une musique dont l’âme libertaire est à l’image de l’esprit de ceux qui l’interprètent.

Par melville, le 18 novembre 2009

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Notre avis sur Rébétiko (La mauvaise herbe)

Le récit se déroule le temps d’une journée qui débute au réveil de Stavros et nous conduit jusqu’à l’aube du lendemain matin et même un peu plus. Dans les bas-fonds athéniens, au détour d’une ruelle mal famée ou d’une fumerie de haschich on y découvre la vie de cinq rébètes, de cinq potes liés par la musique, liés par le Rébétiko ! De cinq esprits aussi libres que leur musique qui se moquent et résistent à leur manière contre la dictature qui vient tout juste de ce mettre en place avec l’arrivée au pouvoir de Loannis Métaxas.

David Prudhomme nous dit en préambule de sa bande dessinée qu’il n’est ni grec, ni musicien et que cela fait déjà quelques temps qu’il n’a plus fumé mais que dès qu’il a découvert le Rébétiko il fut immédiatement envoûté par cette musique… Puis au fur et à mesure de recherches sur le sujet il en a appris un peu plus sur qui étaient les rébètes et que c’est ainsi que lui est venue l’envie de conter "cette rugosité chantée entre parias au cœur des bas-fonds, où à l’aube de cette musique, le publique et les musiciens étaient frères…" Et bien je dois dire que c’est réussi ! Quand on lit Rébétiko, on ressent vraiment bien cette envie qu’a eu David Prudhomme de partager avec nous, lecteurs, son envoûtement pour cette musique et ces interprètes. La sincérité avec laquelle il nous offre cette histoire donne au récit une force émotionnelle impressionnante ! Le dessin, magnifique, n’est pas là simplement pour épauler le récit mais possède une place à part entière et joue un grand rôle dans le ressenti de cette émotion forte mais tout en subtilités… Le naturel des personnages et les jeux d’ombres et de lumières en claire-obscure sont à couper le souffle !

Je vous invite donc à venir partager le temps d’une journée l’esprit frondeur de ces marginaux, frères d’infortune et d’exil dans ce qui s’annonce être un des grands titres de cette fin d’année ! A posséder dans toutes les bonnes bibliothèques.

Par melville, le 18 novembre 2009

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