Reckless, descente aux enfers

Fin 89, Ethan mène sa vie tranquillement, entre la plage et son ciné en compagnie d’Anna, il n’a plus accepté d’affaire depuis un sacré bout de temps. Cependant, lorsqu’un voisin, à qui il doit un service, vient lui demander son aide, il accepte… Il doit, pour cela, retrouver une jeune femme disparue depuis quelques jours. En fouillant, il découvre que jadis, adolescente, elle aurait subi à plusieurs reprises des abus par un groupe de trafiquants faisant partie de la même famille, fréquenté par sa propre mère. Ethan comprend vite que la jeune femme est partie en croisade pour se venger…

Par fredgri, le 4 septembre 2023

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Notre avis sur Reckless, descente aux enfers

Cinquième volume des aventures d’Ethan, le détective dont le boulot consiste à « aider les gens ». Cependant, Ed Brubaker et Sean Phillips annoncent vouloir faire une petite pause avec Reckless, histoire de développer d’autres envies, qu’ils reviendront vers Ethan et Anna en temps et en heure.

Toutefois, ce dernier volume nous réserve son lot de très bonnes scènes, avec un héros fidèle à lui même, qui ne s’encombre pas des règles, quitte à parfois déraper ou s’aventurer sur des sentiers glissants. C’est ce qui est justement assez bien avec l’univers de ces deux auteurs, on n’est jamais réellement dans un cadre ultra moral, il y a toujours un moment ou les limites sont foulées, ou il faut un sortir des bonnes manières. Malgré tout, quand on y regarde d’un peu plus près, on comprend très bien qu’Ethan, Anna ou les autres répondent surtout à un sens très aigu de l’éthique, une sorte de volonté opaque de « faire payer les méchants », qu’importe de quelle manière.
Ethan est bien représentatif de cette démarche, de cette loyauté à une idée très particulière de la justice, sans compromis.

Avec ce volume, on est au cœur de cette idée. Ethan décide de rechercher une mystérieuse Rachel, mais quand il en apprend un peu plus sur le but de sa disparition et ce qu’elle compte dorénavant accomplir, il est d’une part hors de question de la juger, mais en plus s’il pouvait l’aider…

A nouveau, le scénario de Brubaker est d’une grande finesse, avec un petit côté sec et froid, mais qui se révèle vite très profond dans les caractérisations, dans les non-dits, dans cette façon de faire vibrer une corde sensible qui parle à tout le monde.
Pour Sean Phillips, Même constat, bien que son graphisme perde de plus en plus de son émotivité, certainement le côté trop numérique, je ne sais pas.

En attendant, on a un album qui se dévore comme on avalerait une bonne série noire, rêche et tendue.

Très vivement recommandé.

Par FredGri, le 3 septembre 2023

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