RED GUN
La voie du sang

En mars 1866, dans le chantier de tête de l’Union Pacific Railroad, une femme est assassinée sauvagement. Ce meurtre, qui se trouve être le deuxième, inquiète lourdement la petite communauté ouvrière ainsi que son dirigeant, le général Dodge. Ce dernier décide alors de demander les services d’un homme qu’il connaît très bien, un chasseur de prime se nommant Terence Nichols. Connu pour ses méthodes expéditives et surtout pour ses faits de guerre par lesquels il a obtenu le surnom de Red Gun, celui-ci retrouve donc son ancien chef militaire. Après avoir fait le point avec Dodge, Nichols commence son enquête en interrogeant celle qui partageait la tente de la victime. Mais bientôt, un nouveau cadavre atrocement mutilé est découvert. Il convient donc que les recherches aboutissent rapidement.

Par phibes, le 10 mars 2024

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Notre avis sur RED GUN #1 – La voie du sang

Versé dans des univers imaginaires aux accents de fantasy comme les séries Les Princes d’Arclan, Marlysa, Angor, Milénia… et également de science-fiction (Les arcanes du Midi-Minuit…), Jean-Charles Gaudin apprécie d’autres genres tels l’adaptation littéraire (Rouletabille, L’assassin royal…) ou thriller comme Phenix. Par cet album, ce scénariste touche-à-tout se lance dans le western policier et pour ce faire, nous introduit dans une affaire criminelle qui a le privilège d’être chapeautée par un personnage à la fois efficace et torturé.

La voie du sang, en rapport au chemin de fer, est évidemment l’album qui présente le fameux Red Gun au travers d’une histoire sombre entretenue par les agissements d’un tueur en série mystérieux. Prenant pour cadre historique la construction du tronçon oriental de l’immense voie ferrée transcontinentale, elle permet donc à Terence Nichols de démontrer ses aptitudes de fin limier, son intégrité en rapport avec les missions dont il a la charge. De même, elle offre l’occasion, par cette première enquête, de découvrir son passé de militaire de l’Union et l’impact de la guerre de Sécession sur sa personne.

Force est de constater que le récit a le privilège d’être bien soutenu, mettant à l’honneur une intrigue très bien construite et pour le moins captivante. Le suspense, initié par les actes criminels et l’orientation de l’enquête, se veut particulièrement délectable, rythmé par des rebondissements à sensations, des élans de suspicion très bien gérés. Les personnages sont entreprenants (Nichols en tant que chasseur de primes, Dodge en tant que responsable de chantier, Adkins en tant que témoin et présence féminine proche du limier…) et bien convaincants dans leurs agissements.

Pour sa première bande dessinée grand public pour le lectorat français, la jeune illustratrice italienne Giulia Francesca Massaglia peut se vanter de frapper fort. En effet, elle met à l’honneur un trait mâture, sombre et réaliste pour croquer les aventures policières de Nichols. S’inspirant de fait d’une documentation certaine, elle parvient à camper les ambiances de chantiers ferroviaires américains tout en y introduisant des personnages fictifs des plus réussis. La dessinatrice suscite aussi de très bonnes sensations dans certains instantanés (scènes de crimes, la découverte du tueur) et porte très efficacement cette première aventure.

Un premier volet westernien tonitruant, qui lance audacieusement la série et qui donne réellement envie de retrouver le fameux héros Nichols.

Par Phibes, le 10 mars 2024

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